Partis politiques : Quatre partis dignes de ce nom ?

Si les militants "mafana" du Boina et du Menabe attendent que l'on fasse le point de la situation par rapport aux résolutions du "Vovonana d'Ilafy" de 2001, les observateurs politiques relèvent que le paysage politique est depuis toujours perçu et présenté de façon à ce que l'opinion publique et les citoyens ne s'y retrouvent pas facilement. Effectivement, dire que l'on n'a pas d'ennemi ou du moins de concurrent, ou déclarer que l'on n'en a pas après le président Ravalomanana mais que l'on voit le parti TIM comme son rival, c'est rendre complexe la perception de la chose politique. C'est déroutant. Les comportements des hommes politiques ne sont pas pour faciliter cette compréhension rendue encore plus difficile avec ces affaires de laïcité.

      Au moment où l'on soupçonne déjà des manœuvres et des stratégies de préparation d'un second mandat, il est sans doute opportun d'éclairer l'opinion des citoyens sur ce que doit être les bases de leur analyse. N'en déplaisent à ceux qui veulent réduire le politique au silence. La multiplication des partis ou associations ou organisations politiques n'est pas gratuite et répond sans doute à des visées occultes néfastes pour la démocratie et pour le développement du pays. Des organismes d'appuis ont dépensé énergie et argent pour essayer à travers séminaires et ateliers, de conduire une politique dans la perspective de réduction du nombre de ces entités politiques mais sont demeurés pour l'instant sur leur faim. Des politiques et surtout des parlementaires ont également tenté d'œuvrer dans ce sens et fait des propositions d'avant projet de loi sur les partis mais, eux aussi doivent avouer pour l'instant leur insatisfaction. Donc quelque part, le risque d'un paysage politique encore plus flou et qui ne peut que s'animer dans le désordre, est grand pour l'électeur de 2007 qui ne comprend pas ni le TIM, ni le CRN, ni l'Arema, ni le MFM, ni l'AVI, ni le SPDUN, ni ces plateformes qui s'érigent un peu partout pour rassembler l'opposition, dit-on. Et puis, en plus, les actions de la diaspora. Dans tout cela, la société civile et surtout le FFKM, infiltré ou manipulé ?
    Pour rendre plus simple, être simple et efficace, la référence ne peut être que les dernières présidentielles de 2001.
    A l'époque, il y avait 6 candidats dont 2 se sont présentés en indépendants : Patrick Rajaonary et Pasteur Daniel Rajakoba. Les quatre autres ont été présentés par au moins une organisation ou association politique. Didier Ratsiraka a été présenté par l'Arema et ses satellites. Marc Ravalomanana l'a été par le "Tiako Iarivo", soutenu par le Masters, le VVSV, une partie du HVR, le Grad Iloafo, le RPSD, l'AVI, le MFM et toute la société civile dont "Manaovasoa", dont une majeure partie des églises chrétiennes. Quant au Professeur Albert Zafy, il a été présenté par l'AFFA, l'UNDD et un comité de soutien constitué de personnalités qui ont basculé par la suite. Le sixième candidat était Herizo Razafimahaleo, présenté par le Leader Fanilo.
    Dès lors, si on doit admettre qu'un parti politique, un vrai se doit de participer aux élections, il n'y a dans la réalité et concrètement préhensible que quatre (4) formations dignes de ce nom qui existent à Madagascar. D'une part, il y a la mouvance présidentielle dirigée par le TIM avec toutes ses composantes (TIM, "Firaisankinampirenena", HVR, HBM, Grad Iloafo, AME, Teza... AMF/3FM) et le MFM dans le giron. D'autre part, il y a l'AREMA et toutes les associations qui lui sont affiliées (Arema, Arema, RAM, ...). Mais il y a aussi le CRN regroupé autour du Pr. Albert Zafy dont l'ossature est composée de militants et cadres Arema, AFFA, UNDD... Enfin et non des moindres, le Leader Fanilo qui est apparemment le seul parti qui ne souffre d'aucune confusion.

Madagascar Tribune 06/09/04 - RAW