Élection présidentielle :Pety est candidat !
Pety Rakotoniaina, maire de Fianarantsoa, est candidat à
l’élection présidentielle ! En aparté, avant hier, il nous l’a
annoncé de manière indirecte. On avait deviné une telle issue, au vu
de l’activité frénétique, menée par l’intéressé pour étendre son
groupement,
« Tambatr’i Fianarantsoa » (dit Tambatra), sur toute la surface de
la province de Fianarantsoa. Pety Rakotoniaina va maintenant
redéployer son mouvement et parcourir les cinq autres provinces pour
implanter des antennes. Un minimum de lucidité donc chez le jeune
maire qui a compris le fait suivant : s’il ne donne pas une
extension nationale à son mouvement, il n’a aucune chance de
l’emporter à l’élection présidentielle.
En fait, apprend-on, Pety Rakotoniaina s’est décidé à entrer en lice
après un événement pour lui déterminant. Un pool de jeunes politiques
provinciaux l’a approché et a sollicité sa candidature, manifestant son
intention de le soutenir activement s’il s’alignait dans la course. Le
maire ayant déjà de solides assises dans la province de Fianarantsoa
(qu’il avait d’ailleurs présidée pendant un an et où il a laissé souvent
des souvenirs positifs), ce groupe assurerait l’expansion du mouvement
dans la province d’Antananarivo et dans les zones côtières. Convaincu de
l’efficacité de ce quadrillage qui couvre le territoire, Pety
Rakotoniaina a donné son accord au pool et a annoncé également son
intention de participer personnellement à l’œuvre de diffusion de «
Tambatra » dans les autres provinces. Dans les prochains jours donc, on
verra le maire, avec ou sans les membres du pool, porter la bonne parole
dans les zones du littoral et mettre du sien pour recruter des adeptes.
En effet, Pety Rakotoniaina n’a pas tort de tenter sa chance, car il
peut au moins faire bonne figure dans la compétition. Il est certain
d’abord que son parti, le MFM va se mobiliser derrière lui. Le parti
s’est quelque peu effiloché, mais conserve néanmoins de beaux restes.
Dans un passé qui n’est pas très lointain, le chef du parti, Manandafy
Rakotonirina avait réalisé à l’élection présidentielle un score de 20%.
Il est certain déjà que ce mentor du maire, écoeuré par ses échecs
électoraux de ces dernières années, ne sera pas de la partie au prochain
scrutin présidentiel. On sait déjà à qui il reportera ses voix, pour
ainsi dire…
En second lieu, Pety Rakotoniaina, fervent militant pro-Ravalomanana de
2002, a la capacité de rallier les déçus du régime Ravalomanana, à commencer
par le RPSD Nouveau. On se souvient que le maire avait milité au sein du
KMMR nouveau en 2003 et comptait parmi les ténors des meetings houleux de
Mahamasina. Avec des accords habiles d’ailleurs, il pourrait attirer à lui
une frange de l’opposition, hostile au retour au pouvoir des gens de
l’amiral.
On chuchote déjà la formation d’une large plate-forme dénommée « Tambatr’i
Madagasikara », comme naguère « Tiako Iarivo » s’est mué en « Tiako i
Madagasikara » (TIM) pour propulser un autre maire à la barre.
Enfin, Pety Rakotoniaina a théoriquement un soubassement électoral qui n’est
pas négligeable : l’électorat Betsileo et celui du Sud-est, mais aussi
l’importante diaspora betsileo disséminée aux quatre coins de l’île. Dans le
corps électoral malgache en général d’ailleurs, une certaine partie
considère comme équitable maintenant de porter à la magistrature suprême un
natif du pays Betsileo. Cette disposition d’esprit, plus répandue qu’on ne
le pense, pourrait profiter à Pety Rakotoniaina.
Bref, la compétition se présente plutôt bien pour le maire de Fianarantsoa.
S’il veut réussir comme l’autre maire, il lui reste à trouver une… vache à
lait.
Adelson RAZAFY
gdi 04/02/2006