Candidature présidentielle

Le MFM balance entre Manandafy Rakotonirina et Pety Rakotoniaina

Le parti dirigé par Manandafy Rakotonirina n'a jamais caché son intention de présenter son propre candidat à la présidentielle. Cette fois-ci, le "Mafana" a établi une liste finale et réduite pour la course à la magistrature suprême.
"Nous allons réfléchir et discuter sur la position à tenir lors de la prochaine élection. En tout cas, cela se jouera entre Pety Rakotoniaina et moi", révèle Manandafy Rakotonirina, président du MFM et aussi conseiller du président de la République, hier.
L'ancien député de Manandriana explique ce choix par l'existence de "deux courants" au sein de sa formation politique. "Pety Rakotoniaina est relativement jeune. Quant à moi, j'ai déjà pris de l'âge, lance-t-il sous forme de boutade, expliquant le choix qui se fera entre la fougue et l'expérience. De toutes façons, ce sera toujours un membre du MFM".
La candidature de Pety Rakotoniaina n'est plus une grande surprise, malgré les multiples dérobades du maire de Fianarantsoa quand il s'agit pour lui de se prononcer sur le sujet. L'attitude, critique, de l'homme fort de l'association "Tambatra", pour se démarquer du régime, en est l'illustration.
Manandafy Rakotonirina est omniprésent et reste influent sur la scène politique, sans pour autant arriver à décrocher la timbale. Les élections présiden-tielles de 2006 pourraient devenir la dernière occasion pour lui d'accéder à la magistrature suprême, après ses tentatives infructueuses de 1982, de 1989 et 1993.
A l'heure actuelle, le parti s'active à organiser ses conseils régionaux. "Ces rendez-vous visent à redéfinir la stratégie de développement du parti au niveau des régions, confie Constant Raveloson, membre du comité central. Le comité directeur doit ensuite synthétiser les résolutions des régions avant la tenue du conseil national", ajoute-t-il.
De son côté, le bouillant Pety Rakotoniaina s'affaire à tisser ses réseaux, par l'intermédiaire de l'association "Tambatra". L'ancien député d'Ikalamavony ne ménage pas ses efforts pour implanter les antennes régionales de son mouvement aux quatre coins de l'Ile. C'est sans doute pour cette raison qu'il est difficile à joindre.
Les dirigeants du parti se donnent rendez-vous au "Vovonana", l'instance suprême de la formation politique, pour annoncer le nom de son candidat. "Ce sera au mois de juillet", indique son président. C'est également à cette occasion que le "Mafana" tirera le bilan de sa collaboration avec le pouvoir, qui ne s'annonce pas rose.
L'entrée en lice du MFM à la course à la magistrature suprême signifie, en fait, la fin de sa collaboration avec le chef de l'Etat. Le parti, membre de la mouvance présidentielle, s'aligne, vraisemblablement, contre le président Ravalomanana, du moins contre quiconque aura la bénédiction de ce dernier.
Dans la situation actuelle, l'hypothèse d'une stratégie de connivence avec le pouvoir est déjà rejetée par le camp "Mafana". "Notre contrat avec le chef de l'Etat se termine avec la fin du mandat présidentiel et le programme politique correspondant. C'est la démocratie", insiste le conseiller du président de la République.

Iloniaina A.

L'express de Madagascar 20/06/2006