Midi Madagasikara 29/01/03

 

Limogeage de Pety Rakotoniaina:
"LA GUERRE EST OUVERTE",
déclare le S.G. du MFM, Germain Rakotonirainy

 

                Le limogeage de Pety Rakotoniaina a fait l'effet d'une douche froide dans les rangs des "Mafana". Pour le numéro Deux du parti, Germain Rakotonirainy, "la guerre est ouverte". Est-ce à dire que le MFM va basculer dans l'opposition ? L'homme refuse ce "manichéisme" qui consiste à diviser à tout prix, l'échiquier politique en deux camps.

R.O.                               

Injustice

    En tout cas, il voit mal le MFM rejoindre les rangs de Zafy Albert, tout autant qu'il ne comprend pas "pourquoi le Premier ministre Jacques Sylla parle d'alternance pour justifier le remplacement de PDS, comme si le MFM faisait partie de l'ancien pouvoir". Qu'il nous dise, ajoute-t-il, que nous étions avec Ratsiraka. Il, c'est toujours Germain Rakotonirainy qui estime que "le MFM n'a commis aucune faute politique vis-à-vis du régime, du président Marc Ravalomanana et de la marche des événements". Tout ceci pour souligner que "le limogeage de Pety Rakotoniaina est une injustice, contraire aux idéaux de "fahamarinana" et de "fahamasinana". Il croit tout simplement que certains membres du pouvoir en veulent au MFM. "Qui sème le vent, récolte la tempête !", avertit-il.

Avertissement

    Avertissement également "contre toute velléité de recourir à la force ou à l'usage de la puissance publique à l'endroit de Pety Rakotoniaina". Est-ce à dire que le virus du "tsy hiala aho" affecte à son tour celui qui avait délogé manu militari le gouverneur Emilson d'Andohanatady ? "On ne va pas se laisser faire. On s'en remet à la décision du "vahoaka", à la volonté de la population de Fianarantsoa à qui on va exposer les tenants et aboutissants de l'affaire", répond Germain Rakotonirainy.

"Gidragidra"

    "L'accession au pouvoir de Marc Ravalomanana n'est pas uniquement le fait des urnes, il y avait aussi usage de "gidragidra" dont les maîtres d'œuvre sont aujourd'hui, écartés. Tous ceux qui avaient participé au combat politique sont mis sur la touche, au nom, paraît-il de la démocratie. Si le TIM a la seule paternité de la victoire de Marc Ravalomanana, il est normal qu'il s'adjuge 100% des places". Le numéro Deux du MFM car cette mise au point est toujours de lui, se défend toutefois de se livrer à une guerre de sièges ou de faire l'aumône. "On se sent brimé, victime d'une injustice". Non sans reconnaître que "si c'était une société anonyme, le MFM serait un petit porteur. Avec une présence, fut-elle, symbolique, au sein du conseil d'administration". "Ce n'est nullement une "ady seza", réitère le S.G. des "Mafana" qui accule le président national, Manandafy Rakotonirina au pied du mur: "Ou il reste solidaire du  parti ou il court le risque d'être isolé". Visiblement, le limogeage de Pety Rakotoniaina pourrait jeter le froid, non seulement entre le MFM et le régime, mais également, entre les deux hommes forts des "Mafana".

                                        POSTES DE GOUVERNEUR
      Les prétendants commencent le compte

      Le ministre de l’Intérieur ayant annoncé que les élections des membres du Conseil provincial se dérouleront cette année, le remplacement des PDS à la tête des provinces autonomes ne fait qu’accélérer le processus. A l’issue de ces élections, des conseillers provinciaux s’inscrira une nouvelle configuration du rapport de forces dans chaque Conseil, lequel rapport conditionnera le sort des futurs candidats au poste des gouverneurs. En effet, selon l’article 131 de la Constitution, le gouverneur est élu par le Conseil provincial parmi ou hors de ses membres, pour un mandat de 5 ans renouvelable.

Val A.                             

            Etape

Le Conseil provincial étant élu par des grands électeurs dont les maires et les députés, chaque prétendant au poste de gouverneur doit ainsi évaluer le rapport de forces dès la base, c’est-à-dire, dès l’échelon de ces grands électeurs. Plusieurs paramètres entrent ainsi en considération dont la position des maires des quelque 1300 Communes et celle des députés nouvellement élus. Une fois passée cette étape, il s’agit pour eux d’attendre le résultat des élections des membres du Conseil provincial pour être plus fixés et pour décider s’il vaudrait la peine de se présenter ou non.

Contestation

Les anciens PDS, déçus de leur dessaisissement, pourront ainsi « prendre leur revanche » s’ils se considèrent comme ayant une chance. Le statut de PDS étant « provisoire », ces derniers ne pourraient qu’atténuer leur regret d’avoir été remplacés. Pierre Tsiranana s’exprimant sur MATV l’a pris avec une certaine compréhension. Tout comme Thierry Raveloson. Quant à Pety Rakotoniaina, son statut de « Mafana » ne lui permettrait pas de se soumettre  à la décision de l’Etat sans, préalablement, l’accomplissement de son numéro de contestation. Quoi qu’il en soit, le fait qu’ils aient été à la tête des provinces ne garantit pas pour les PDS « déchus » une meilleure popularité.