Prime pour les ministres :
« UN BOULEVARD POUR LE NEPOTISME ET LE FAVORITISME »,
selon Germain Rakotonirainy

La « prime spéciale de performance en faveur des personnes exerçant de hauts emplois de l’Etat » est diversement… perçue. A l’image même de la prime qui est« variable par mois ».

« Une prime n’est pas mensuelle mais annuelle. Personne n’est dupe, il s’agit d’une augmentation de salaires déguisée. Qui plus est, exonérée de taxes et d’impôts ». Le numéro Deux des « Mafana », car ces propos sont de lui, n’est pas du tout chaud pour la prime spéciale accordée aux princes qui nous gouvernent. D’après Germain Rakotonirainy, « c’est un boulevard pour le népotisme et le favoritisme. Les bénéficiaires sont les membres du clan. Si ce système de prime est généralisé, c’est l’effet contraire qui risque de se produire ».

« Chasseurs de prime »

Le secrétaire général du MFM qui n’a pas déjà ménagé de ses critiques « le mode de gouvernance par effets d’annonce », craint que les hauts emplois de l’Etat ne se réduisent à une chasse aux primes et que les ministres ne deviennent ainsi « des chasseurs de prime » où tous les moyens seront bons – même ceux qui le sont moins – pour parvenir à leurs fins. A chaque …fin de mois. « Ce sont les entreprises et sociétés qui octroient à leurs cadres et employés, des primes d’assiduité, de rendement, de fidélité… Et ce, au vu des résultats. Instituer cette pratique au niveau des hauts emplois de l’Etat serait très dangereux, compte tenu des risques de dérive ou de dérapage ».

Objectivité

Germain Rakotonirainy ne croit pas, pas « tout simplement », que l’objectivité puisse être totalement de mise dans l’octroi de cette prime spéciale de performance. Prenant, à titre d’exemple, l’affaire des notes au baccalauréat, il (se) demande « si c’est une raison pour sanctionner le ministre Ranjivason et le priver de prime, quand bien même il ne serait pas concerné personnellement par la correction ». A son corps défendant de critiquer pour critiquer, il s’insurge contre « la manière de gouverner, de diviser le pays ». Mais aussi de faire « deux poids, deux mesures ». « Quand Ravololomanana et son équipe ont cédé l’emplacement de l’ancien hôtel de ville à un groupe étranger, Ravalomanana qui avait succédé à Guy Willy Razanamasy à la mairie de Tana, devait résilier le contrat, au motif que c’était vendre la patrie aux étrangers. Ceux-là mêmes à qui il vient pourtant d’ouvrir l’accession à la propriété foncière ».

Politesse

La langue de bois du MFM égratigne dans la foulée, l’aile du parti inféodée au locataire d’Ambohitsorohitra. Faisant allusion on ne peut plus claire, à Olivier Rakotovazaha qui est monté récemment au créneau, il a tenu à rappeler que « du temps où on était au lycée Galliéni, les « Vazaha » nous disaient de ne pas parler la bouche pleine ». Une manière de dire et il le dit que « ceux qui mangent devraient au moins, avoir la politesse de se taire ». Il, c’est évidemment Germain Rakotonirainy qui persiste et signe que dans cette histoire de prime spéciale de performance, c’est le clan qui prime.