Aigre… d'août : Germain Rakotonirainy critique les pratiques du pouvoir
En premier lieu, il interprète la possibilité d'acquisition de terrain aux
étrangers comme "une forme d'esclavage et de recolonisation de Madagascar.
A cause de cette idée, rappelle-t-il, scellée dans la Charte Lambert, le roi
Radama-II a été lynché par des nationalistes convaincus". Sans ériger
une similitude entre Radama-II et Marc Ravalomanana, Germain Rakotonirainy pense
"qu'il est encore temps de revoir cette décision avant que l'irréparable
ne soit accompli". Il se tourne vers les parlementaires qui auront à
examiner dès aujourd'hui le projet de loi du gouvernement en ce sens :
"L'histoire vous jugera sur l'adoption ou non de cette loi qui aura des
conséquences pour les générations futures". Il s'interroge également
sur les finalités des détaxations accordées aux équipements industriels et
autres engins destinés aux infrastructures routières. "C'est un coup
fumant, comme les exonérations pour les cigarettes Plaza. Les détaxations ne
profiteront qu'à une poignée de personnes bien implantées dans les affaires.
On ne prend pas des mesures de cette importance à la va-vite. Le Premier
ministre et les ministres servent-ils à quoi ?".
Par la suite, il a avoué "ne plus rien comprendre" des réformes
scolaires lancées par le ministre de l'Education nationale Dieudonné Michel
Razafindrandriantsimaniry. "Pour qui les cartables et la gratuité des
frais scolaires dans la mesure où des parents d'élèves ont déjà acquitté
30.000 Fmg pour les droits d'entrée au Ceg ?".
DREAM TIM
Sur les élections communales à venir et les suspensions en cascade des maires,
Germain Rakotonirainy y décèle la préparation d'une mainmise totale du Tim
sur toutes les mairies du pays. "A cette allure, pourquoi ne pas nommer
tous les maires en conseil des ministres, au lieu de perdre du temps et de
l'argent dans des simulacres d'élections dont on connaît dès aujourd'hui
l'issue : une victoire sans appel des candidats du Tim".
A propos du verdict prononcé par la Cour criminelle d'Antananarivo à
l'encontre de l'ancien président de la République Didier Ratsiraka, Germain
Rakotonirainy se montre sévère : "C'est un procès d'opérette. Pour le
poursuivre, il faudra suivre des procédures précises au lieu de l'inculper
pour des détournements de fonds publics alors qu'il avait commis d'autres
délits plus condamnables, qui méritent des dossiers consistants". Et pour
lui, l'acharnement de la justice contre Tantely Andrianarivo et Pierrot
Rajaonarivelo "n'est qu'une manœuvre dilatoire qui a pour objectif de les
écarter des élections présidentielles à venir. C'est regrettable",
a-t-il soupiré.
En conclusion, Germain Rakotonirainy est convaincu que le pouvoir actuel
"s'attèle plus à cacher la misère qu'à lutter véritablement contre la
pauvreté, par des mimétismes infantiles des grandes puissances occidentales
(ex Force One et Air Force One des présidents américains) pour entretenir une
illusion de bonheur chez la population vivant dans la dèche et la
privation". Pour toutes ces raisons, il est décidé de ne pas coopérer
avec le président Marc Ravalomanana qui, selon lui, "a dévié de la
trajectoire initiale projetée avec le Mfm".
Recueillis par
:
Eric Ranjalahy
Express de Mcar 18/08/03
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Quelle position pour le MFM ?
Pour le MFM, parti de Manandafy Rakotonirina et de Pety Rakotoniaina- le
premier est Conseiller du Président Marc Ravalomanana, tandis que le second s’oppose
à l’Exécutif dirigé par Jacques Sylla- la forme de participation aux
prochaines communales sera connue dans les prochains jours. En réalité, le MFM
est sur le point de décider entre, faire cavalier seul, ou collaborer avec la
mouvance présidentielle.
Une partie des militants, notamment ceux qui sont dans le Nord de Madagascar,
pousse le parti à faire partie de la mouvance présidentielle, « mais avec une
nette division des circonscriptions, tenant compte des rapports de force sur le
terrain ». Ce groupe argumente leur suggestion « par une crainte de retour des
partisans de l’Amiral, en cas de dispersion de ceux qui ont soutenu Marc
Ravalomanana ». Tandis qu’une autre aile, regroupée comme par coïncidence
dans le Sud, avec comme tête de file Pety Rakotoniaina, rejette toute alliance
avec le TIM, « qui ne fait que sabrer les militants MFM dans les faritany de
Fianarantsoa et de Toaliara ». Cette idée du ministre de l’Enseignement
Secondaire et de l’Education de base, de procéder à un changement de tous
les chefs CISCO de la Grande Ile, est mal vue par les proches de Pety
Rakotoniaina. Ils interprètent cette décision comme « un moyen indirect pour
le ministre issu du TIM, Michel Razafindrandriatsimaniry, d’utiliser les
puissances publiques à des fins politiques».
Ce qui est sûr, c’est que le MFM participera aux élections. Car, persiste à
souligner Manandafy Rakotonirina : « c’est le seul moyen démocratique de
parvenir au pouvoir, mais que ces élections soient totalement libres et
transparentes »
GDI du 18/08/03