UN YO YO  PARLEMENTAIRE SE STABILISE A 22 REGIONS MAIS ON DECOUPERA…ENSUITE

Séance de nuit hier à l’assemblée nationale. La discussion en séance plénière du projet de loi sur les régions a pris fin vers 22 h. Le nombre de 22 régions, proposé par le gouvernement, a été accepté mais la question du découpage aura connu l’aventure d’un jeu passionné « Yo Yo » parlementaire, oscillant entre 22, 27 voire 29 régions. A part celui de la province de Tana, des concertations se tiendront avec le gouvernement pour les autres découpages. Manandafy Rakotonirina, gourou du principe de la régionalisation chère au parti Mfm, assimile la période transitoire à une phase nécessaire pour effacer « les vieux réflexes de provinciaux ». Pour cette personnalité historique dont l’image est liée au 13 mai 72 -32 ans aujourd’hui- le premier de la longue série de « treize mai » malgaches, l’expérience des régions est une innovation ce qui explique des « aspérités » qui seront gommées au cours de la période transitoire.

REGIONS
POUR MANANDAFY : « LA PERIODE TRANSITOIRE SERT A EFFACER LES VIEUX REFLEXES PROVINCIAUX»

Le parti Mfm fait partie des fervents en matière de la mise en place des régions. Le Mfm et son président Manandafy Rakotonirina ont depuis 1989 demandé le président du parti Mfm a livré ses impressions au cours du vote du projet de loi sur les régions.

· Vous avez beaucoup milité pour un découpage à 28 régions. Maintenant, nous sommes en passe de diminuer à 22. Vos commentaires ?

- Le sujet a provoqué un vif débat. Les gens ont été habitués à ce découpage de 28 régions. Je rappelle que ce découpage de 28 régions a été discuté et décidé par les députés durant la législature de 93. Pour ce découpage à 22 régions, certaines ont été regroupées comme le cas de Moramanga Lac-Alaotra, celle du Sud-est d’où ce débat car il y a des insatisfaits. Cette décision mérite mûre réflexion.

Mais entre temps, il y a le Padr (programme d’appui pour le développement rural), un programme qui est déjà en place, qui marche et qui possède une source de financement. Pour l’instant, il n’y pas de budget pour réaliser ce projet de 28 régions. Donc, nous n’allons pas faire de la fine bouche.

· Donc vous êtes d’accord pour les 22 régions ?

- L’essentiel est de mettre fin aux 6 provinces. A partir de là, 22 ou 28 régions, personnellement, cela ne me pose pas de problème. Je répète que ce projet de 28 régions a été le fruit d’une discussion politique à l’Assemblée. Celui relatif aux 22 régions a été le fruit d’une réflexion de techniciens qui connaissent très bien le monde rural. A mon avis, les deux peuvent servir de base au développement régional.

· Le temps imparti aux députés et sénateurs leur suffiront-ils pour éplucher le projet ?

Cette affaire concerne les députés et le gouvernement. Ce dernier peut user de son droit de priorisation des projets de loi examinés devant le Parlement. La question s’adresse directement aux députés. Je n’ai pas à commenter. C’est aux députés d’y répondre.

· Le dédoublement fonctionnel n’est-il pas un recul pour la décentralisation ?

- Nous avons cette culture héritée des Français avec un Etat central et toutes ses ramifications avec les préfets et sous-préfets comme représentants de l’Etat.

Il y a une ligne de démarcation entre les ramifications, la déconcentration et la décentralisation. Cette technique française n’est pas forcément la meilleure.

Nous avons également vécu d’autres expériences comme le « Vondrom-bahoaka itsinjaram-pahefana » avec à la tête à la fois une personne à double casquette : à la fois élu et représentant de l’administration centrale.

On verra qui s’adapte le mieux à notre situation et au développement. J’entends par développement la réalisation des routes. Il y avait ce programme pour relier les 6 chefs-lieux de provinces qui n’est pas totalement réalisé. Dans cette optique des régions, le nouvel objectif est de relier tous les chefs-lieux des régions, sans oublier les programmes relatifs à l’éducation, à la santé…

Nous allons donc chercher les personnes aptes à mener à bien cette mission. Les préfets les sous-préfets ont une mission bien définie, à savoir la mise en place d’un Etat-Nation. Ça a marché à une certaine époque. Actuellement, le contexte a changé. L’Etat-Nation est déjà en place. Aurions nous besoins de consolider cette unité par la déconcentration ou nous attelons-nous tout de suite au développement ? A mon avis, si les programmes des infrastructures, de la santé ou de l’éducation sont réalisés, donc le développement, nous n’avons plus besoin de passer par la déconcentration.

Néanmoins, celle-ci existe toujours avec le service central et déconcentré, les services provinciaux comme les services sociaux. La question est de savoir si on a besoin des services déconcentrés pour les simples services administratifs.

Je constate au passage qu’il existe encore de la sous-administration. Le projet relatif à l’installation d’un tribunal pour chaque fivondronana n’est pas encore atteint. Ce sont ces fivondronana qui constituent les zones rouges. Il en est de même pour l’installation d’un poste avancé de la gendarmerie au niveau de chaque commune. Il faut donc trouver la juste mesure.

Pour ce qui est du dédoublement fonctionnel, il existe un lien entre le programme au niveau de l’Etat central et celui des régions. Sur ce projet, les chefs de région sont de véritables ministres à l’échelle régionale. Ils sont dotés des pleins pouvoirs.

· Qu’en est-il du principe de transition que le régime commence à accommoder ?

- Ces chefs de provinces dans sa forme actuelle ne sont que transitoires et provisoires en tant que présidents de délégation spéciale. Cela a une explication politique, cette période sert à l’éducation des citoyens à effacer les vieux réflexes provinciaux, ce passage obligé vers les chefs-lieux faritany. Cette période sert à effacer les réflexes provinciaux. Désormais, tout passe par le chef lieu de la région. Ce transfert, ce passage du faritany aux régions nécessite l’approbation et l’adhésion de la population et par conséquent, une transition. Après, on passe aux élections pour déterminer les plus aptes à diriger la région.

· N’y a-t-il pas une visée politique derrière cette décision ?

- Il faut se rendre à l’évidence, il y un principe incontournable : la notion de décentralisation est liée à une élection. La transition ne peut pas durer trop longtemps. La mise en place des Pds en 2002 était inévitable pour destituer les gouverneurs. Cette technique a également été utilisée au temps du maire Razanamasy.

Je réitère que les communes servent de base pour le développement. Tout y est déjà en place : la définition des fonctions, du programme ainsi que du budget. Il en est de même pour les régions. Pour l’instant, il y a le financement par le Padr, puis on procède petit à petit au réajustement du programme sur la route, la santé, l’éducation…

Recueillis par Iloniaina Alain (Stagiaire):

Express de Mcar 130504