CONJONCTURE
LE
PARLEMENT EUROPÉEN ET MANANDAFY RAKOTONORINA
Une résolutution du Parlement européen est en ce moment commentée par la
classe politique. Nous vous livrons quelques extraits : « Considérant que la
présidence de l'Union européenne est convaincue que l'accord de Dakar reste le
cadre approprié pour arriver à une solution à la crise qui s'aggrave à
Madagascar, (...) considérant que les deux protagonistes n'ont pas respecté
l'accord de Dakar,(...) », le parlement Européen (...) se félicite des
efforts accomplis par l'OUA et appuie les efforts du Président du Sénégal,
Abdoulaye Wade, en vue d'empêcher la partition de Madagascar et demande tant à
Didier Ratsiraka et qu'à Marc Ravalomanana de mettre au premier plan les intérêts
des 6 millions d'habitants de Madagascar en retournant à la table de négociations,
(...) demande à tous les Etats de ne reconnaître ni une partition du pays, ni
un gouvernement ne respectant pas l'accord de Dakar (... ) ». Un député européen
du nom de Philippe Morillon, lors du débat sur la situation à Madagascar,
avant la prise de résolution avait avançé à l'assistance : « La situation
de Madagascar ne cesse de se dégrader (...) Une partition du pays est
aujourd'hui effective, et la capitale se trouve menacée d'asphyxie, avec toutes
les conséquences que cela comporte pour la situation (...) C'est pourquoi je
veux lancer (...) un appel à MM Ratsiraka et Ravalomanana pour qu'ils acceptent
(...) de faire, chacun de son côté, les concessions nécessaires pour éviter
le pire (...) »
LE PARLEMENT
EUROPEEN INDUIT EN ERREUR...
Après avoir rendu compte à Marc Ravalomanana, Manandafy Rakotonirina, chef de
la délégation de Dakar réagit. Conseiller spécial du président Ravalomanana,
il a abordé en deux temps ses réactions. Premièrement sur le rendez-vous de
Dakar : « nous sommes satisfaits de notre séjour dans la capitale sénégalaise.
Le président Wade nous a écouté, et pris acte de notre rapport sur les réalités
malgaches après la signature de l'Accord du 18 avril. Je me demande pourquoi
Didier Ratsiraka n'a même pas pris la peine d'envoyer des émissaires à Dakar
ces temps là, ne serait-ce que pour le respect des facilitateurs de l'OUA et de
l'ONU. Dakar II était prévu pour les 13 et 14 mai... Après, c'est autre chose
».
Abordant l'aspect reconaissance internationale, le président du MFM annonce que
cela va arriver : « La reconnaissance internationale sera acquise une fois les
barrages éliminés et les PDS installés. Ces deux missions reviennent à nous
Malgaches. Ce n'est ni à l'OUA ni à la communauté internationale de lever les
barrages ! Charge donc aux institutions en place de faire leurs tâches. Et je
pense que le gouvernement Sylla s'y mettra... » Deuxièmement, le président du
MFM analyse la résolution du parlement Européen : « Je n'ai rien contre les
membres du Parlement Européen, mais je vous signale qu'ils sont induits en
erreur. Ils sont victimes d'un campagne de désinformation sur la situation réelle
à Madagascar. C'est dommage de le dire, mais telle est la réalité. Je
regrette que le Parlement Européen évoque une question de partition à
Madagascar...A ce troisième millénaire, Didier Ratsiraka peut rêver d'un
conflit hauts plateaux/côtiers comme le cas des tutsi/hutu au Rwanda, mais cela
n'existera pas ! C'est une fiction et cela ne sera pas possible. A Madagascar,
il n'y a pas de crise d'identité ! Même sur le nombre d'habitants, le
parlement Européen a commis une erreur d'avançer 6 millions d'habitants ... »
Manandafy Rakotonirina évoque enfin pour argumenter sa position le cas de grève
d'Antsiranana : « Voyez-vous que les collègiens et lycéens d'Antsiranana
viennent de se manifester contre l'instauration d'un bac provincial. Soit là un
véritable désaveu à l'Etat indépendant de Gara Jean Robert. C'est pour vous
dire que le service public de Marc Ravalomanana est respecté sur le territoire
national ».
James