Les rideaux viennent de tomber sur les élections du 3 décembre 2000 à
Madagascar. Vous avez soutenu la pétition que nous avons lancée sur Internet
contre la mise en place précipitée et brouillonne des provinces autonomes. Au
lendemain de ces élections largement controversées, nous tenons à vous
remercier de l'intérêt que vous avez témoigné à l'égard de cette action. Même
si vous n'avez pas d'idée précise sur l'importance de votre soutien, cette pétition
a incontestablement contribué à la campagne de sensibilisation sur les enjeux
et les menaces des provinces autonomes.
Ceux et celles qui sont contre un tel processus se sont prononcés par
une abstention de l'ordre de 80% sur toute l'étendue du territoire de Madagascar.
Concrètement, seule une proportion de 20% de la population en âge de voter
s'est déplacée le jour du scrutin. Le message de la grande majorité de la
population est donc très clair : elle ne veut pas de cette course suspecte
contre la montre menée par le régime pour la mise en place des provinces
autonomes.
Nous respectons la voie des urnes. Aussi, la poursuite de l'action n'est pas
destinée à contester les résultats des élections du 3 décembre 2000.
L'idée est de souligner autant que possible le fait que la majorité de la
population n'a pas participé à ces élections. Seuls des dirigeants qui n'ont
aucun respect pour leur peuple ignoreraient un tel message. Il serait abbérrant
que le régime en place continue sans la moindre hésitation le processus de
mise en place de structures administratives et politiques d'une telle importance
avec seulement l'aval de moins de 20% de la population. Il pourrait sauver la
face en marquant une pause pour entamer un vrai dialogue avec le peuple.
Nous verrons si cela va se réaliser. Pour le moment, personne ne peut crier
victoire parmi ceux et celles aux couleurs multiples qui se sont lancés dans la
course aux fauteuils de conseillers de chacune des six provinces autonomes. La
victoire est allée à l'abstention massive. La sagesse serait de marquer une
pause et d'essayer de résoudre le problème au moyen du dialogue, car le moins
que l'on puisse dire est qu'il y en a un, et non de faire la sourde oreille et
d'essayer de trouver un semblant de légitimité fondée sur tout au plus 20% de
la population.
Notre plus vif souhait serait de voir toutes les parties prendre le temps de la
réflexion au vu des résultats du scrutin du 3 décembre 2000.
Ce recul est plus que jamais nécessaire pour arriver à un consensus sans
lequel toute action serait vaine. Consensus qui ne peut être trouvé sans un
vrai débat de société sur les véritables enjeux d'aujourd'hui et de demain.
Le temps de la minorité qui impose en toute impunité ses quatre volontés à
la majorité est révolu.
Nous allons suivre ensemble de très près comment tout cela va se dérouler
dans les jours et les mois qui viennent. Nous avons plus que jamais besoin de
votre soutien pour faire valoir les vrais enjeux sur lesquels toute échéance
électorale doit reposer désormais à Madagascar.
Ceux-ci ne sont autres, sur le plan national, que le développement durable, la
lutte contre la pauvreté, le recouvrement de la souveraineté économique et
politique, la bonne gouvernance, la transparence, la lutte contre la corruption,
le respect mutuel, la défense du patrimoine historique et culturel, la
protection de l'environnement, la moralisation de la vie politique, le respect
de l'éthique dans tous les domaines, l'humanisation du système judiciaire, l'éducation
comme voie d'épanouissement et non d'oppression et de terrorisme intellectuels.
Cet appel à votre soutien n'est pas une invitation à adhérer à un parti
politique. Nous invitons tout simplement les personnes, les groupes et les
collectifs qui se sentent concernés par ces préoccupations à prendre contact
avec nous afin de commencer à briser l'isolement. Photocopiez et diffusez ce
document par tous les moyens à votre disposition. Tous ceux qui souhaiteraient
faire des commentaires et des propositions seront les bienvenus. Il faut vous
engager à les faire circuler. L'idée n'est pas encore à ce stade-ci d'établir
un centre ou une direction, mais de mettre à la disposition des amis l'ensemble
des contacts de la «communauté malagasy» pour que le dialogue s'installe et
que l'élaboration de projets aussi importants que la mise en place des provinces
autonomes ne se fassent plus de manière concentrique et en vase clos.
Un groupe décidé à défendre et à promouvoir les principes de base de la démocratie
et les enjeux cités plus haut est en train de naître tranquillement à la
suite de la pétition.
Nous vous donnerons de plus amples détails en temps opportuns. Pour le
moment, notre vision est toute simple : En route vers 2007, en passant par
2001 pour bâtir ensemble un pays à la dimension de nos rêves et de nos
ambitions.
Si vous avez des commentaires ou des questions, veuillez nous les adresser à
l'adresse courriel suivante : petition@provincesautonomes.com
Au nom du futur groupe « En route vers 2007 »
Jean Razafindambo
Paul Nahoaniko
Fanantenandrainy Ratsimbazafy
Marcellin Razafindrabe
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