Samedi 13 septembre 2003

LE RPSD ET LE MFM AU BORD DE L’ÉCLATEMENT À LA VEILLE DES ÉLECTIONS COMMUNALES !

Même si la fièvre électorale n’est pas encore montée, la classe politique est en proie à des agitations qui secouent des appareils structurés comme le RPSD et le MFM. Deux partis au bord de l’éclatement puisque tiraillés chacun entre deux tendances dont l’une affirme avoir raison tout autant que l’autre refuse d’être dans son tort. Au risque de déboussoler leurs électorats respectifs lors du double scrutin de proximité du 9 et du 23 novembre.

 

« Samy mandeha, samy miady »

La crise au sein du RPSD est la plus flagrante parce que étalée dans les médias donc en public. Le congrès national convoqué par le secrétaire général Voninahitsy Jean Eugène sans l’aval du président national Marson Evariste s’annonce comme un casus belli entre les deux hommes qui sont en passe de conjuguer le présent du RPSD au passé décomposé du PSD. On se souvient des rivalités entre « Pisodia » du Nord et du Sud du temps du Président Tsiranana et qui devaient resurgir après la renaissance du parti, morcelé entre PSD et RPSD depuis la transition vers la Troisième République. Aujourd’hui, le mistigri de la division guette de nouveau le RPSD qui pourrait, pour la seconde élection consécutive, partir en ordre dispersé. Il n’est pas exclu que ce « samy mandeha, samy miady » se solde, avant ou au lendemain du double scrutin, par l’avènement d’un RPSD renouveau. Un syndrome qui a affecté en premier, l’AKFM qui était justement « la bête noire » du PSD pendant la Première République.

« Rakoto contre Rakoto »

Les « Mafana » risquent aussi d’avoir froid dans le dos, avec les « deux Rakoto contre deux Rakoto ». D’un côté, Rakotonirainy Germain et Rakotoniaina Pety et de l’autre, Rakotonirina Manandafy et Rakotovazaha Olivier. Ce dernier, après avoir pris connaissance des « propos (qu’il juge) désobligeants » du premier dans notre édition du mardi 09 septembre, a tenu à user d’un droit de réponse en ces termes : « J’ai pensé qu’il méritait mon respect en tant qu’aîné. Je regrette tout simplement qu’il manque de mesure dans sa prise de position personnelle en cultivant une polémique inutile et stérile qui ne lui fait pas honneur ». « Il », c’est bien sûr Rakotonirainy Germain. Et « je », c’est évidemment Rakotovazaha Olivier qui s’inscrit en faux contre les déclarations du secrétaire général du MFM. « Le Président Marc Ravalomanana n’a point violé ce qui a été convenu », déclare l’ancien ministre et actuel conseiller du chef de l’Etat. Et ce, en réponse aux propos du numéro Deux de son parti qui accusait le locataire d’Ambohitsorohitra de vendre la patrie, en permettant l’accession des étrangers à la propriété foncière. « Le débat sur cette question a été ouvert lors du dernier Vovonana du MFM », rappelle Rakotovazaha. Une manière de dire et il le dit qu’ « aucune décision pour ou contre n’a été prise au cours de ce sommet national où le MFM avait préconisé la nécessité de prendre des mesures claires en matière foncière, afin de rassurer les investisseurs et de sécuriser leurs investissements ». Les barons du MFM réussiront-ils à aplanir leurs divergences de vue qu’ils mettent sur le compte du caractère libéral du parti, jusqu'au prochain sommet ? « Prévu d’ici la fin de l’année, même si d’aucuns le redoutent », souligne Rakotonirainy Germain. « Fin 2003 ou en 2004 », nuance Rakotovazaha Olivier. D’une chose, on est sûr, le prochain « Vovonana » des « Mafana » promet d’être chaud.

Midi Madagascar