Jacques Aimé Raharinirina :“Le pire est à venir”
 

L’ancien administrateur délégué de la Solima et actuel dirigeant de la société Phoenix, Jacques Aimé Raharinirina s’inquiète d’un éventuel choc pétrolier. Interview.

= La Gazette : Doit-on s’attendre à un réajustement de nos prix après la hausse des taxes pétrolières ?
- “Bien sûr, dans la mesure où les sociétés pétrolières doivent réajuster leurs prix en fonction de leurs charges. Et en tant que société privée, elles ne peuvent se permettre d’être perdantes.”

= Y avait-il un moyen d’éviter le choc ?
- “Notre vrai problème, c’est que notre monnaie a très peu de valeur. Tant que la monnaie nationale ne retrouve pas de la couleur, nous resterons toujours dans la même situation. La seule issue à notre problème, c’est la politique d’allègement des taxes. Ce qui n’est pas le cas, puisque à partir de demain, les taxes pétrolières vont connaître une nouvelle hausse. A mon avis donc, le pire est à craindre. Et croyez-moi, ce sera très dur, car les frais de transport des marchandises vont suivre, eux aussi, cette spirale de la hausse. Ce qui revient à dire que le prix de revient des marchandises en tout genre augmentera en conséquence. La situation actuelle démontre à quel point nous sommes encore des novices, que ce soit en matière de bonne gouvernance ou d’Etat de droit ou de démocratie tout court. Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir dans ces domaines.”

= Que pensez-vous alors du dernier rapport de l’I.G.E ?
- “Tout ce que je peux dire, c’est que l’orthodoxie financière doit être respectée si on veut réussir. Un budget ne doit pas être dévié de sa destination initiale, sauf s’il est inscrit dans la loi rectificative.”

= Où en est-on avec la société Phoenix ?
- “Nous ne sommes pas sortis de l’auberge, vu que notre capital se limite aux apports des agents déflatés de la Solima. C’est vrai qu’au début, nous avons pensé nous positionner comme étant le 5ème distributeur pétrolier, mais faute de partenaires, nous n’avons pas réussi à mettre en œuvre le projet. En attendant, nous focalisons notre action sur notre dispensaire sis à Isoraka.”

Recueillis parTiana Rajaona

Gdi 31/08/05