L’amnistie de Manandafy divise la mouvance présidentielle

L'examen de l'amnistie générale avant la tenue d'une conférence nationale proposé par le président du MFM, laisse apparaître une lézarde dans la mouvance présidentielle, du moins ce qu’il en reste. Le sénateur Jean Louis Rakotoamboa du Teza a été catégorique contre un tel projet. Cette position est partagée par le Tim. L'Avi, lui, se montre réservé sur la question. A la veille de la conférence unique, certains partis cultivent le flou.

"Nous sommes contre l'amnistie des fautifs", a fait savoir le sénateur Jean Louis Rakotoamboa, membre du parti Teza lors d'une émission télévisée où il a réagi à la proposition de Manandafy Rakotonirina. Le parti de Moxe Ramandimbilahatra, conseiller du Président de la République, ne laisse planer aucun doute quant à sa position. Cette formation politique appréhende "une impunité encourageant les générations futures à d'autres actes encore plus graves".

Sur le fond, le Tim s’aligne sur cette position. Son président Razoarimihaja Solofonantenaina été clair sur la question et propose aux initiateurs de l'amnistie de "clarifier les objectifs avant qu'il n’engage son parti: la paix ou la guerre, sans aucune mesure intermédiaire". Et le TIM a toujours été fidèle à ses propos.

Un Avi attentiste.

En 2003, le président Marc Ravalomanana avait "suggéré" le vote d'une loi d'amnistie lors de son voyage à Antsiranana. Par un tour de passe-passe, le TIM a laissé aux oubliettes les propositions de loi y afférente. Pour contrer une autre proposition de l'Arema, le groupe parlementaire à la Chambre basse a décidé de voter sa proposition de loi, en lieu et place de cette dernière, et dont la procédure n'a jamais aboutie.

L'Avi, quant à lui, évite de clarifier sa position. Norbert Lala Ratsirahonana ne souhaite pas encore faire de déclarations "avant la réunion du bureau politique". Si le président du parti a opté pour un langage plutôt diplomatique, Laurent Ramaroson, son secrétaire général, a été plus explicite. Ce dernier a voulu banaliser la déclaration du président du MFM et ne souhaite pas " faire une déclaration à chaque prise de position d'un politicien, et préfère s’en tenir à une ligne directrice déjà établie".

Ceci étant, la position de l’Avi reste, dans une certaine mesure, délicate. Son différend, passager ou définitif, avec le TIM ne l’aide pas. Si l’Avi s’est positionné "contre la remise en cause des résultats des présidentielles de 2001", il a accepté, au sein de la Spdun, l’amnistie "sélective".
Manandafy s’est, quant à lui, contenté de lancer son idée comme un ballon sonde, et attend les réactions. Le président du MFM évite également de préciser sa pensée sur la question, en manipulateur consommé.

Iloniaina A.

Express le 09/04/2005