Chefs de région : Aucun MFM

Interrogé quant à ses réactions après la nomination des 22 chefs de région, un cadre militant du MFM reconnaît qu'il n'y a aucun militant MFM parmi ces responsables de région qui viennent d'être désignés par le président Ravalomanana. Sans doute que le chef de l'Etat a ses raisons, a-t-il avoué; c'est peut-être sa manière de diriger le pays qui se manifeste dans cette liste des 22 chefs de région. "De plus, personne n'est sans savoir que le chef de l'Etat est apparemment submergé de problèmes car le pays est dans une situation plus que délicate, que cela soit sur le plan économique, financière ou social. C'est vraisemblablement de cette manière qu'il pense s'en sortir", déclare ce militant MFM, sans oublier de remarquer que petit à petit le pouvoir précise la structure de ces régions. Après cette désignation des chefs de région, on attend celle ces trois autres hauts responsables et puis la constitution du Conseil régional qui sera composé de parlementaires, d'élus municipaux et communaux et de représentants de la société civile. C'est du moins, c'est ce qu'il croit comprendre à travers les récentes déclarations et propos des dirigeants. Toujours est-il qu'il s'interroge sur l'efficacité de ces chefs de région quant aux objectifs du MFM de promouvoir l'émergence de multiples Ravalomanana dans ces régions, d'autant que personne ne sait exactement quels sont leur programme. Un chef de région "magicien" ou prestidigitateur, un autre qui culmine dans les montagnes avec des lambeaux de forêt et d'autres chefs de région qui sont purement et simplement choisis pour des raisons politiques, on ne peut être fixé sur la voie empruntée par le développement.

Cependant, une chose est sûre : c'est que ces chefs de région ont été de très près ou un peu moins en synergie complète avec les bailleurs de fonds. Dès lors, sauront-ils œuvrer dans l'indépendance totale et judicieusement pour la région ou se contenteront-ils comme jusqu'à l'heure actuelle, de faire fructifier uniquement les fonds alloués par les bailleurs de fonds. Les propos du gouverneur de la Banque centrale de Madagascar ayant trait à la quantité de devises dépensées en deux ans par l'ancien régime mais que le pouvoir aujourd'hui en place a réussi à dépenser en 4 mois sont instructifs à plusieurs titres, de l'état d'esprit des gouvernants et des pratiques en matière de gestion de projets. Les investissement publics augmentent les dépenses en devises, disait-il : on importe les matériaux, matériels et équipements et tous les engins. On importe aussi les techniciens, en quelque sorte les bureaux d'études, les experts et ils sont tous payés en devises.
    Bref et en définitive, le pays n'a-t-il pas de ressources humaines compétentes et adéquates ? Faut-il les payer en devises ou sur la base des salaires des fonctionnaires internationaux ou d'employés de cabinets internationaux ? Dans ce cas, l'indexation des salaires, indemnités et autres rémunérations des locaux, fonctionnaires et agents du privé, du plus bas au plus haut de l'échelle, puisque l'on prône la mondialisation et la globalisation, doit aussi être une des exigences des dirigeants lorsqu'ils négocient avec les bailleurs de fonds.

Recueillis par RAW

Madagascar tribune 06/09/04 -