Commune urbaine de Fianarantsoa

"J'ai été sollicité par de nombreuses personnes" disait l'ancien Pds Pety Rakotoniaina sur une station privée de télévision le week end dernier. "Je vous dirai ma réponse plus tard". Avec un sourire éloquent, on imagine aisément que Pety Rakotoniaina ne refusera pas cette offre. En tout cas, c'est une aubaine qui se présente à lui et qu'il ne laissera certainement pas lui échapper pour diverses raisons...

Premier aspect.

Une offre qui, se présente sous deux aspects. Le premier c'est une possibilité de revanche contre les décisions qui l'ont écarté de la délégation spéciale et pour une reconquête, de crédibilité auprès de l'opinion publique locale. Cette reconquête, il l'a déjà préparée, sur sa radio privée à travers des critiques au vitriol contre la nouvelle réglementation relative à l'accès des étrangers à la propriété foncière. Il a perdu énormément de terrain depuis, et cette décision du Président de la République aura été une occasion pour lui d'avertir l'opinion sur ses craintes étayées par des prévisions s'appuyant sur des hypothèses, qu'il introduit avec les talents qu'on lui connaît, comme une vente de la patrie aux étrangers.

La force de Pety Rakotoniaina.

Mais pour en revenir à cette possibilité de candidature de Pety Rakotoniaina, sa force repose sur plusieurs points, à savoir :

- Un électorat constants tiré des législatives de décembre 2002. L'ensemble des voix obtenues par le Mfm (Ville haute et ville basse confondues) est de 2593 sur des suffrages exprimés de 36 691 (19 342 pour la ville haute et 17 349 pour la ville basse) et un total de 29 candidats (13 dans la ville haute et, 16 dans la ville basse). Au départ donc, même avec un pourcentage s'élevant pour les deux circonscriptions à 0,07%, cette constante est une force non négligeable par rapport aux autres éventuels, postulants qui chercheront encore des voix, d'autant plus qu'il pourra bénéficier du soutien d'un certain nombre de candidats frustrés.

- Le candidat du Tim. Si par malheur, la direction politique de ce parti fait le mauvais choix sur les 4 qui seraient proposés, la base risquera de se disloquer. La passation de cette capitale entre les mains de l'opposition serait la forme la plus expressive d'un refus à la politique de développement démarrant à partir de la base initiée par le Président de la République.

- La récupération par les mécontents de la charge des taxes et impôts en vue d'augmenter de taux de la pression fiscale. Un domaine très sensible à Fianar même si aucun service public ne pourra fonctionner sans que ces impôts ne soient versés dans les caisses de l'Etat. Une situation que les politiciens savent mais que les politicards exploitent.

- Evidemment, sans explication de la nouvelle loi régissant l‚acquisition des terrains par les étrangers, des explications normalement relevant des parlement, Pety Rakotoniaina et le Mfm se sentiront renforcés par la justesse de leur vision. Ils auront largement le temps de convaincre l'électorat. Toujours est-il que l'un des problèmes cruciaux qui entraînent l'insécurité rurale est celui du domaine foncier. Cette terre aux vazaha serait de fait un axe prioritaire pour sa propagande et tant pis pour les retardataires.

Deuxième aspect.

Au cas où Pety Rakotoniaina se présenterait, il jouera très gros dans la mesure où s'il perdait, ce serait la pire humiliation qu'il endosserait. Un verdict implacable où il ne pourrait plus recouvrer l'image qu'il s'est faite avant et pendant la crise. Sur cet aspect des choses, le Tim ne lui laisserait en aucune façon la possibilité de gagner cette élection de proximité et qui conditionne, comme l'ont souligné les observateurs, l'efficacité de la politique mise en place par le président. L'enjeu est très important même si lors des législatives, la population a massivement voté pour le président Marc Ravalomanana et non pour les deux députés afin d'assurer une majorité à l'Assemblée nationale et de garantir une stabilité politique.

Les points faibles de Pety Rakotoniaina.

- Partant de l'hypothèse selon laquelle le Tim perdrait 50% des voix obtenues lors des législatives, à savoir la moitié des 18 383 voix (9 158 pour la ville basse et 9225 pour la ville haute) soit 9 191 voix, sa base restera largement hors de portée de celle du Mfm, à moins bien sûr que ce ne soit pas le candidat que plus d'un soupçonne de flirter avec l'opposition, qui sera présenté à cette consultation.

- Deuxième point faible signalé par les observateurs : les désastres que l'ancien Pds aurait laissés à Andohanatady, propriété aujourd'hui transformée et embellie malgré des traces encore récentes d'importants dégâts dans les bâtiments autres que le palais réhabilité.

- Troisième point, la peur d'un retour aux abus, exactions et violences dont les gens étiquettent à tort ou à raison le Pds sortant.

Les véhicules du Faritany qui seraient encore introuvables et/ou non rendus à qui de droit.
- Le doute qui planerait sur le Mfm dans la manière dont il pourrait diriger les affaires de la commune urbaine. Les quelques mois d'Andohanatady seraient plus que convaincants pour la majorité des gens.

C'est ce que nous avons pu réunir sur l'analyse de la situation après cette intervention télévisée du Pds sortant.

Recueillis par : Victor Otonia

Rxpress de Mcar 23/09/2003