MFM  (MILITANT POUR LE PROGRES DE MADAGASCAR.)

Article rédigé par Dadou Rakotomalala

 Le Parti MFM est issu du mouvement populaire de 1972. Il a été constitué par des universitaires et des étudiants on fin de cycle universitaires, formés à l’Université de Madagascar et inspirés par les mouvements de libération anti-coloniale de l’époque et des mouvements de contestation estudiantine de Mai 1968.

En réalité, ces universitaires s’étaient faits les portes-paroles de la classe malgache la plus démunie dans un contexte néo-colonial.

Leur formation et la situation ne pouvaient alors les inciter qu’à un schéma marxiste et révolutionnaire pour aboutir à la transformation et au développement de cette classe de déshérités. Cela explique sans aucun doute les aspirations marxistes et prolétariennes du parti à ses débuts et son adhésion à la révolution socialiste malgache en 1977.

Cependant, dans les années 1980, l’échec de la Révolution socialiste et l’adoption par le régime sur le plan économique de l’ajustement structurel ont contraint le MFM à pousser son analyse: il a constaté et il constate que le taux de croissance démographique à Madagascar est de 2,5% par an; le taux de croissance économique, pour qu’il y ait équilibre, devrait alors être d’au moins 5% par an. Or celui-ci, en fait, n’atteint en réalité qu’à peine 2 ou 3%, ce qui laisse sur le marché, régulièrement chaque année, de 180 000 à 200 000 chômeurs.

Le cheval de bataille du MFM, lors de la campagne présidentielle de 1989, a donc été "trouver 200 000 emplois par an". Lors de ces élections, Manandafy Rakotonirina, Chef du MFM, arrive en tête de l’opposition avec près de 20% des suffrages exprimés.

Malheureusement, pour trouver 200 000 emplois par an, il faut au moins trouver près de 300 Millions de Dollars US d’investissement direct étranger.

Les ressources de Madagasear, telles qu’elles sont exploitées en ce moment, ne permettent pas de trouver cas 300 Millions de Dollars US. La bourgeoisie nationale et toutes les entreprises locales réunies ne sont pas capables de trouver cette somme à investir. Il faut donc faire appel au capitalisme international, si l’on veut trouver 300 Millions de Dollars US en plus d’investissement.

Mais le capitalisme ne peut fonctionner normalement dans un cadre constitutionnel et législatif inspiré par un socialisme marxiste. Il lui faut un marché libre et profitable. Le MFM n’a pas renié à son intérêt pour les déshérités et les malheureux. Il a compris que s’il veut un minimum de prospérité pour la masse des déshérités et surtout s’il veut trouver 200 000 emplois par an pour les chômeurs, il lui faut créer un contexte juridique qui se rapproche le plus d'une démocratie libérale conforme à une économie de marché.

Il a donc proposé un projet de Constitution reflétant cette nouvelle approche politique et économique. il insiste pour l'avènement d'une troisième République, les textes constitutionnels de la République Démocratique malgache étant en totale contradiction avec la politique d'ajustement structurel et les lois qui viennent d'instaurer un nouveau code d'investissement et les zones franches industrielles.

La participation du MFM aux concertations nationales dirigées par la FFKM (Conseil Chrétien des Eglises Malgaches) et au Comité des forces vives actuel milite pour instaurer la IIIè République dans des conditions d'une transition douce vers la démocratisation de la société malgache.

 

OCTOBRE 1990