Interviewé
par un quotidien de la Place ("Midi Madagascar" du 13 février
2004), le Conseiller spécial du Président de la République, non moins
président national du MFM, Manandafy Rakotonirina a fait la déclaration
suivante : "l'adoption de la loi d'amnistie est une condition sine
qua non des bailleurs de Fonds, dont ceux au sein du "Club des Amis
de Madagascar". C'est un haut responsable du gouvernement sénégalais
qui m'a parlé de cette condition. Pour l'année 2003, le Club des Amis de
Madagascar avait gardé le silence, mais si pour l'année 2004, il n'y a
pas de loi d'amnistie, il n'y aura pas de financement ni de fonds".
Tout de suite après, la Présidence de la République,
à travers un communiqué en deux versions (malgache et française) signé
conjointement par M. Noël Rakotondramboa, Secrétaire général de la Présidence,
et Henri Roger Ranaivoson, "Chief of Staff" ; et publié samedi
14 février 2004 dans les quotidiens de la place, a fait une "mise au
point" démentant cette déclaration du "proche" de Marc
Ravalomanana. Et voici en intégralité la teneur : "Dans un souci de
clarification, la Présidence de la République fait noter que
contrairement à ce qui a été relaté dans des quotidiens de la place,
il n'y a aucune correlation entre annulation de dette/déblocage de Fonds
d'une part et amnistie d'autre part. Toute allégation contraire est
"fausse" et "mensongère".
Interrogé à ce propos, le "Chief of
staff" a dit : "Je respecte Manandafy en tant que professeur. Je
ne le respecte pas pour son attitude quand il ose avancer des propos
mensongers pour faire sensation... Manandafy doit d'abord s'informer,
faire des recoupements auprès du FMI à Washington ou sur place, qui sont
les sources d'information fiables et non pas je ne sais où... Quand on
est dans le staff de la Présidence, il y a un minimum de solidarité à
avoir vis-à-vis des autres et on ne dit pas n'importe quoi..."
Et comme pour se faire mieux comprendre par
l'opinion, le "Chief of staff" Henri Roger Ranaivoson rappelle
les axes stratégiques de la politique poursuivie par l'Etat malgache :
bonne gouvernance, lutte contre la corruption, priorité aux investisseurs
étrangers, participation de la société civile, investissement dans l'éducation
et la santé, libéralisation des secteurs économiques. En quelque sorte,
ce sont là les grandes orientations convenues avec les bailleurs de fonds
mais que pour les autres domaines, cela ne relève que de notre
souveraineté. Le "Chief of staff" a en effet souligné
qu'"il est de règle que les bailleurs de fonds ne s'immiscent pas
dans les affaires nationales et de souveraineté. Or l'amnistie qui relève
de la loi est foncièrement du domaine de la souveraineté. Donc il est
impossible que les bailleurs de fonds puissent exiger une aministie, et il
n'en a jamais été question".
Bref, un désaveu cinglant de Manandafy de la part
de la Présidence. Le conseiller spécial du président Marc Ravalomanana
va-t-il alors démissionner ? Tel qu'on le perçoit depuis le "Vovonana
2001", le MFM et son président national tiennent à, tout d'abord la
région comme division administrative propice au développement de
Madagascar mais aussi au libéralisme économique et à la démocratie. La
région étant adoptée et le libéralisme pratiqué, on s'interroge sur
ce qui peut encore retenir le MFM au sein de la Présidence. Manandafy
suivra-t-il le pas de son Secrétaire national administratif qui a levé
le voile après avoir servi de conseiler occulte à la Présidence ? En
attendant sa réaction qui ne va pas tarder et après les déclarations du
représentant résident du Fonds monétaire international, les
institutions de Bretton Woods vont s'exprimer ce jour et éclairciront
davantage sur notre partenariat avec l'étranger et notre souveraineté.
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