DU RODÉO DANS L’AIR À FIANAR ET LE SÉSAME DE LA MAIRIE DE TOAMASINA RESTE INTROUVABLE


Si à Toamasina, le maire sortant et reconduit Roland Ratsiraka doit être vigilant pour ne pas commettre d’impair administratif dans la recherche du sésame qui lui rouvre les portes de sa mairie, à Fianarantsoa, c’est à un conseil municipal franchement hostile que le nouveau maire Pety Rakotoniaina va être confronté. Des situations qui risquent d’entraîner un retard dans le développement rapide et durable de ces localités, comme une sanction du "mauvais" choix, voire même de provoquer à terme une annulation des élections si la situation sur le terrain devient vraiment inextricable.

AVEC UN CONSEIL FIANAROIS A PRIORI HOSTILE, LE "MAIRE" PETY N'EST PAS SORTI DE L'AUBERGE

Le Mfm Pety Rakotoniaina a gagné haut la main sa revanche à Fianarantsoa mais Monsieur le maire devra éviter de triomphaliser trop tôt. Le Tim mène dans la course au conseil municipal. Le bouillant ex-Pds de la province devra mettre beaucoup d'eau dans le vin de la victoire, devant composer avec un législatif au sein duquel le "Tiako i Madagasikara" forme un bloc important a priori hostile. Faute de quoi, Fianarantsoa sera ingouvernable à moins d'attendre du Tim une exceptionnelle dose de bonne volonté.

La configuration politique de la municipalité fianaroise risque de créer une autre affaire Gwr-Lalaïna Berthnés, président du conseil municipal d'Antananarivo. Ce dernier avait réussi à drainer une majorité hostile à Guy Willy Razanamasy et ce dernier n'a pu agir qu'au forceps, usant de son statut d'ancien Premier ministre respecté pour égratigner les formes légales. Gwr avait pu éviter la guerre civile en 91, réussi une alternance "douce" entre l'Amiral et Albert Zafy. On avait tout passé à Razanamasy, maire.

Limogé abruptement en mars dernier avec Thierry Raveloson de Toliara et Pierre Tsiranana de Mahajanga, Pety Rakotoniaina a eu les mots les plus durs pour une forme d'ingratitude : il était en première ligne pour la prise armée du palais d'Andohanatady, offrant Fianarantsoa à Marc Ravalomanana.

La turbulente fronde du "Kmmr-nouveau" dont Pety Rakotoniaina a été un des principaux leaders, avait tiré sur le Tim et son secrétaire général Jacques Sylla, Premier ministre, à boulets rouges. Le prochain épisode sera d'ordre municipal.

TOAMASINA ATTEND LE SÉSAME DE L'HÔTEL DE VILLE, LE "MAIRE" ROLAND N'EST PAS AU BOUT DE SES PEINES

Officieusement élu maire de Toamasina, Roland Ratsiraka a convié la population du Grand port au stadium, Barikadimy, samedi pour une fête. Mais il pourrait ne pas réintégrer de sitôt ses bureaux de l'hôtel de ville. Il faudrait encore au neveu de l'Amiral un sésame pour accéder à leurs anciens bureaux, malgré les dispositions favorables de l'article 17 de la loi N° 027/03 relative aux élections communales.

Les résultats du scrutin, qu'ils aient été favorables ou non à Roland Ratsiraka et consorts, n'ont pas fait passer aux profits et pertes les problèmes "ante" scrutin liés à l'affaire de leur suspension.
Des sources font état d'une lettre du préfet de région interdisant aux maire de Toamasina et ses adjoints, tous des ex-suspendus et candidats, l'entrée à l'hôtel de ville. Le représentant de l'État fixe en effet les modalités d'application de l'article 17. "Ils (les maires et adjoints candidats) reprennent leur fonction le lendemain du jour du scrutin et continuent de l'exercer jusqu'à la date de passation de service".

L'Administration vient donc de suivre le cours normal de la démarche initiée, il y a trois mois, et qui a été marquée par une suspension de fonctions puis une passation sous conditions qui n'a pu se faire entre Barnest Andriamiarantsoa nommé Pds et Roland Ratsiraka.
Une tél2copie du ministère de l'Intérieur avait soumis, le 31 octobre, le retour de Roland Ratsiraka à l'hôtel de ville à une série de régularisations. Liées en définitive aux "dossiers des résultats de la vérification de la gestion administrative, financière et comptable de la commune urbaine de Toamasina".

Cette opération administrative s'est transmuée entre-temps en une procédure judiciaire contre des faits commis par Roland Ratsiraka, estimés "graves et complexes" en conseil de gouvernement. Il est à espérer que le sésame ne se transforme en une boîte de Pandore.:

Mamy Nohatrarivo

express 25/11/03