Etats généraux de la politique
Le Crn ne sera pas de la partie

Le Comité de Réconciliation nationale ou Crn n’étant pas un parti politique, ce sera l’Undd qui sera invité pour participer aux Etats généraux de la politique, initiés par le Mfm les 28 et le 29 septembre prochains au Hilton Madagascar, a annoncé hier Manandafy Rakotonirina, leader de ce parti. Une vingtaine de partis seront invités, et ils seront représentés chacun par deux de leurs membres.

Bodo A.

« Nous avons invité les partis dont les activités politiques sont tangibles et dont le nombre d’adhérents est important à l’échelle nationale », a expliqué Manandafy Rakotonirina. « Tout le monde sait que beaucoup de partis politiques ont des récépissés administratifs- il y a 160 partis à Madagascar- mais dont les activités concrètes ne sont pas bien perçues. Nous n’avons pas invité ces partis-là », a bien précisé Manandafy Rakotonirina.

Troisième

Ces Etats généraux constituent la troisième réflexion commune sur la vie politique malgache, après le congrès de Tamatave organisé par l’Akfm en 1958, avant le référendum du 28 septembre 1958, et la proposition de code électoral initiée par le Leader Fanilo en 1998, a expliqué ce dernier. Le résultat attendu est, bien entendu, la sortie d’une proposition de loi sur la vie des partis, et les participants à cette manifestation devront se présenter avec des documents ou propositions allant dans ce sens. Des observateurs issus du milieu diplomatique, et d’autres issus de la société civile, dont les observateurs électoraux, assisteront à ces états généraux. « Ce sera un plateau pour parler, entre autres, de la gestion des partis politiques et de leur financement. Deux conceptions existent pour ce dernier aspect : le sacerdoce et le service public. Cette dernière conception, plus moderne, implique le financement des partis par le trésor public, mais avec un contrôle systématique. C’est surtout sur cet aspect que nous allons discuter », a expliqué le leader du Mfm.

Unique

L’Arema, qui est donc, par la force des choses, l’unique parti de l’opposition qui participera à ces états généraux, approuve entièrement cette organisation. Selon Pierre Raharijaona, Président de l’Arema à Antananarivo, « le comportement politique doit être normalisé par une éthique, et ces états généraux permettent d’aller dans ce sens. » « Nous avons déjà demandé, dans nos différents discours, à ce que les partis politiques se rapprochent, et cette manifestation concrétise nos aspirations », a conclu ce dernier. Les autres partis concernés, à savoir le Leader Fanilo, le Grad Iloafo, le Rpsd, le Tim, le Masters, le Teza, l’Avi….sont pour la plupart satisfaits de la tenue de ces Etats généraux. Certains observateurs politiques, quant à eux, y voient comme une exclusion des petits partis, prémices au rapport de forces qui aura lieu pour les élections législatives. Une lecture pas si éloignée de la réalité…

 

Midi Madagascar 23 09 02

 

POUR UNE BONNE GOUVERNANCE
LES PARTIS EN CONCLAVE

Comment se fait-il que nos politiciens sont toujours plus ou moins maltraités par l'opinion ? Pourquoi sont-ils versatiles ? Pourquoi existe-t-il dans le pays 150 partis alors qu'il n'y a pas 150 projets de société ?
Avec le vent du changement actuel et le souci de faire évoluer la vie politique malgache, un groupe de partis a décidé de tenir des « Etats généraux des partis politiques à Madagascar ». Cette grande rencontre se tiendra les 28 et 29 septembre à l'hôtel Hilton. C'est là un engagement à consolider les fondements de la République et surtout à raffermir les bases encore fragiles de notre démocratie à la sortie d'une crise post-électorale.
Ce groupe de partis, qui s'est réuni en comité préparatoire à l'Assemblée nationale samedi dernier, est en effet composé des AVI, Leader-Fanilo, MFM, RPSD et TIM. L'AREMA a été invité, mais son secrétaire national administratif, Vaovao Benjamin (devenu zafiste), s'est excusé en dernière heure ; cependant, l'aile modérée du parti a fait savoir qu'elle participera.
SOUS LE SCEAU DU CHANGEMENT
Bénéficiant d'un appui financier de la Fondation Friedrich Ebert (FFE), les « Etats généraux des partis politiques » aboutiront à l'élaboration d'une proposition de loi sur les partis politiques en vue, précisément, de consolider la démocratie. C'est surtout un rendez-vous des partis actifs dans la vie nationale. Autrement dit, ce ne sont pas les 150 groupements politiques recensés au ministère de l'Intérieur qui prendront part à cette réunion… « On a choisi ceux qui sont dynamiques, pour éviter la foire ! », devait annoncer hier un organisateur.
Mis à part ceux qui disposent des élus et une structure nationale vivante, sont considérés comme actifs, certains mouvements politiques qui brillent par leur sérieux et seront invités, à savoir le MONIMA, GRAD, PFM, MASTERS, PFDM, PRM, PSD,VVSV, TEZA, CNEF, AME, etc. Chaque parti devra y présenter des propositions sur le choix des critères, les fonctions réelles, les structures et le financement des partis. La différence entre les partis et les simples associations, les ONG et les syndicats y serait aussi débattue. Il en est de même pour les sanctions envers les partis défaillants.
Loin d'être un congrès des partis comme à Toamasina en 1958, qui a vu la naissance de l'AKFM (parti du congrès de Madagascar), cette rencontre vise à normaliser la vie politique malgache sous le sceau du changement… Toutefois, ce grand rendez-vous paraît être le prélude d'un débat national sur la Constitution.

James R

Tribune de Mcar 19 09 02