Bonjour,
Suite du débat sur le rôle et la nécéssité de l'Etat dans une économie de marché.
J'aime bien la transcription malgache de l'expression "Etat fort",
"fanjakana mahefa".
Mamy.
P.S. Dans la rubrique "Comme son nom l'indique", l'homme de paille -le porte-nom
si vous voulez- de Ratsiraka dans la banque de fifille (Bankin'i Sophie Malala pour les
initiés) s'appelle RandriaNASOLO, c'est-à-dire "celui qui remplace" ! Mais ça
n'a rien à voir avec ce qui suit.
---- début de message ----
Bonjour,
L'idée de la prison privée a failli se réaliser en France du temps de la première
cohabitation en France où Chirac était le Premier ministre de François Mittérrand et
Albin Chalandon le ministre de la Justice.
La prison est un concept de la société occidentale qui consiste à exclure de la
société ceux qui sont considérés comme des nuisibles. Il y a même eu une variante
honteuse du temps de la Reine Victoria qui consistait à envoyer les pauvres, ceux qui
étaient au chômage dans des maisons, séparés de leurs familles et contraints à
effectuer des menus travaux pour justifier leurs repas et leurs toits. Les bagnes de la
Nouvelle Calédonie, d'Australie, de Guyane participe de cette volonté d'exclure les
nuisibles. Chez certains indiens d'Amérique du Sud la punition d'un fautif consistait à
détruire sa maison et ensuite la tribu l'aidait à le reconstruire il est puni mais
jamais exclu. Si le principe a un peu changé et s'est transformé en privation de
liberté la prison elle est restée. On considère en effet que la privation de la
liberté et la pire des punitions pour une société pour laquelle celle ci est une des
valeurs majeures. Ce qui parfois pose d'énormes malentendus mais ceci est un autre
débat.
Qui doit payer ? : c'est l'Etat bien sûr puisqu'il est le seul habilité à exercer la
contrainte physique. Peut-il déléguer la garde des prisonniers? grave problème.
N'oublions pas que prison signifie infraction pénale donc atteinte à l'ordre public,
condition d'existence de la vie en société. Peut-on admettre que quelques investisseurs
s'enrichissent grâce à l'existence de prisonniers donc de l'atteinte à l'ordre public?
moralement c'est assez équivoque mais certains hommes d'affaires sont ce qu'ils sont ils
ne verraient pas d'un mauvais oeil le maintien d'un taux de criminalité élevé pour
garantir le rendement des capitaux investis. Imaginez que le
cours de bourse d'une telle entreprise grimpe à chaque fois que la radio et la
télévision annoncent des crimes un peu partout : où iraient la société capitaliste?
quelqu'un s'est il penché sur les actionnaires communs des fabricants d'armes et de ces
prisons privés aux Etats Unis et au Canada? il se peut que ce soit la formule de la
martingale que l'on ait trouvé là.
Il y a un autre risque : c'est la rupture de l'égalité des citoyens devant la loi car
nul ne peut être puni sans loi (les lois du code pénal) mais si la prison privée
permettait à ceux qui peuvent se payer un supplément d'avoir une prestation cinq
étoiles l'individu moyen ne serait plus l'égal du grand voleur, il serait bien en
dessous. Je suppose que l'Etat contractualise pour que ce type d'excès n'existât pas
mais Mamy l'a bien souligné cela ne fonctionne que si l'Etat est fort.
Les marchés financiers ne fonctionnent correctement que grâce à la SEC (Stock Exchange
Commission) aux Etat Unis et à la COB (Commission de Opération de Bourses) en France ;
mais même si ce sont des organismes indépendants ce sont les Etats respectifs qui sont
derrière eux, parfois les imposent et garantissent que les règles émises par la
SEC et la COB soient contraignantes et indiscutables.
La création de la monnaie cher Haja est du fait de Alan Greenspan lorsqu'il
préconise une baisse des taux directeurs : les taux baissent, les banques de second
rang (celle qui ne sont pas des banques centrales) répondent aux demandes
des emprunteurs en leur octroyant des crédits , ce faisant ils créent de la monnaie donc
lorsque les réserves de liquidité tarissent il suffit qu'Alan Greenspan tarde à
remonter les taux pour que la masse monétaire s'accroisse et laisse filer l'inflation et
ce n'est plus ou moins que de la frappe de monnaie ou l'utilisation de la planche à
billets. Alan Greenspan n'est pas un socialiste, cela se saurait. Et les plus brutaux en
matière de restriction monétaire, ceux qui ne voulaient absolument pas
utiliser la planche et qui ont presque étouffé l'économie c'était Pierre
Bérégovoy et sa politique du Franc fort, c'était un socialiste. Il a été suivi par
Arthuis sous Juppé mais pour les Américains ces deux là suivaient des politiques
économiques qu'ils qualifient de socialistes.
Les méthodes économiques n'ont de sens et ne peuvent être qualifiées que par rapport
aux fins pousuivies, j'allais dire aux valeurs des sociétés où elles s'appliquent et
celles des personnes qui les mettent en oeuvre.
A bientôt
Fanantenandrainy
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