Les salaires impayés des employés de la commune urbaine de Fianarantsoa leur
seront enfin remis, mais ce ne sera pas la mairie qui les leur versera. Le chef
de l'Etat a arraché aux responsables municipaux et régionaux la promesse de ne
pas faire passer les subventions qu'il va accorder par les rouages
administratifs de la commune.
"La seule condition pour que je vous accorde ce qui vous manque sera que vous ne
suiviez pas les procédures", a-t-il annoncé, en réponse aux sollicitations
formulées par l'adjoint au maire de la ville. Ce dernier, au cours d'une séance
de travail avec le président de la République à Fianarantsoa, a signalé que "les
ressources fiscales de la commune ne permettent que le paiement de sept mois de
salaire sur une année".
Comme dans la majorité des cas où des doléances pécuniaires lui sont adressées,
Marc Ravalomanana a promis son aide. Mais il veut que son initiative ne souffre
d'aucune ombre, quitte à faire l'impasse sur les procédures administratives.
Pour ne pas passer pour celui qui n'arrive pas à résoudre les problèmes de sa
commune, le maire de Fianarantsoa-ville et candidat à l'élection présidentielle,
Pety Rakotoniaina, martèle que "la somme promise par le chef d'Etat est en
réalité la subvention prévue pour la commune et qui, jusqu'ici, n'a jamais été
versée par l'Etat central pour des raisons politiques".
Lova Rabary-Rakotondravony
L'express 20-10-2006