La conférence nationale sans l'Avi et le MFM

( paru le 3/6/2005 )

Trop tard. Les propos du professeur Albert Zafy n'y changeront plus rien. L'Avi et le MFM ont décidé de ne plus participer à la conférence nationale. Pourtant, l'ancien président de la République a bien dit, hier, lors de la cérémonie d'ouverture que le gouvernement d'Union nationale ne devait pas encore être à l'ordre du jour, que "le contexte ne s'y prêtait pas encore", les deux partis proches du pouvoir ont quand même décidé de jouer la politique de la "chaise vide". Ni l'un ni l'autre ne souhaitent remettre en cause les acquis de 2002 et ne veulent pas que le pouvoir soit renversé.

L'Avi et le MFM, en tant que membres de la plateforme initiée par la SPDUN, avaient pourtant activement pris part à l'organisation de la conférence nationale et aux premiers travaux du comité technique d'organisation. Mais l'un comme l'autre affirment ne pas vouloir être entraîné dans les conflits opposant le pouvoir et l'opposition. Le secrétaire général de l'Avi, Laurent Ramaroson, va même plus loin en affirmant que la conférence nationale unique est devenue «une conférence nationale à sens unique , ne réunissant que des partis et des groupements d'opposition». «Ce que pour l'instant l'Avi n'est pas encore», poursuit-il.

Mais si l'Avi a choisi de n'assister à aucune des deux conférences parallèles, le MFM, par le biais de son président national, Manandafy Rakotonirina, qui est aussi conseiller du président de la République, a assisté à la cérémonie d'ouverture officielle de l'atelier de mise à jour du DSRP à Iavoloha. Les organisateurs de la conférence nationale n'en sont plus autrement surpris. "Nous avions su depuis longtemps que le MFM et l'Avi nous feraient faux-bond, mais nous avions préféré qu'ils officialisent eux-mêmes leur défection", lance Niarisy Mara, député élu à Ankazoabo Sud.

Un député Avi, Julien Reboza, élu à Amboasary Sud, était pourtant présent au lancement officiel de la conférence nationale. "Je ne peux faire faux bond à nos militants de ma circonscription qui sont venus ici après des tournées de sensibilisation que j'ai effectuées", explique-t-il en précisant qu'il est à Andoharanofotsy en sa qualité de député mais non au nom de l'Avi. "C'est aussi le seul membre du parti qui appartienne à la Solidarité des parlementaires (SPDUN), l'un des organisateurs de la réunion", précisent les dirigeants de son parti qui refusent de dire que le député d'Amboasary a désobéi aux consignes du parti.