LE GOUVERNEMENT SYLLA EST FORCE A L’OFFENSIVE : C’EST LA RENTREE POLITIQUE


Le vice-Premier ministre et le ministre des Finances et du Budget tenteront ce jour de convaincre sur le comportement de la monnaie nationale dont le krach sur le Mid est perçu comme un désaveu par les faits, du bien fondé de la politique économique du gouvernement. Auparavant, l’on aura mesuré l’étendue du « soutien » de Norbert Lala Ratsirahonana au régime. L’insaisissable président du parti AVI et un des acteurs majeurs de la vie politique nationale, sort ce jour d’un silence énigmatique de trois mois. Hier à la base aéro-navale d’Ivato, le premier ministre Jacques Sylla a vertement interpellé l’opposition. Il aura signé le réveil du gouvernement devant des nuages qui s’amassent et menacent, de l’avis général du microcosme, sa survie. Sur fond de l’après « Gafilo » les succès des meetings du CRN, les bavures de l’affaire « Victor Wing Hong », les «coups » du pasteur et de son fils Ny Hasina Andriamanjato, les conclaves successifs des partis ou le coup de gueule du Président à Mahajanga accélèrent la rentrée politique.

Les deux poids lourds du gouvernement montent au créneau ce jour. Le vice-premier ministre Zaza Ramandimbiarison et le ministre des Finances et du Budget Benjamin Andriamparany Radavidson tenteront la gageure de convaincre du bien fondé d’une politique économique désavouée par les faits, la dépréciation en continu du Franc malgache face notamment à la devise européenne. A 12.000 avant-hier, 11.900 hier contre l’euro, le FMG aura perdu en deux années après l’accession officielle de Marc Ravalomanana au pouvoir, près de la moitié de sa valeur. La conférence de presse d’Anosy annonce que le gouvernement ne prend plus la conjoncture à la légère. Elle touche à la survie même du gouvernement Sylla n° 5 malmené par l’actualité politique, pour menacer à terme le régime né en l’an 2002. Hier à la base aéro-navale d’Ivato, le premier ministre Jacques Sylla a vertement rappelé à l’opposition son bilan « désastreux » quand elle tenait les rênes de l’Etat. L’énervement inhabituel chez un Sylla naturellement impassible s’explique aisément par un premier pic d’un malaise, la subite sortie de Ny Hasina Andriamanjato. Ministre inamovible sous trois chefs d’Etat et dans cinq gouvernements, le fils du pasteur enfonçant encore plus loin le clou des « tracts » satanistes  lancés par son père deux jours plus tôt sur la place publique, s’est posé en donneur de leçons de gouvernance et planté nombre de banderilles dont certains ont fait très mal. Manandafy n’a pas raté hier les passages relatifs à l’affirmation de la « mérinitude », une affirmation très mal perçue par l’opinion. Manandafy a quasiment accusé Ny Hasina d’incitation à la haine tribale, passible de la prison et d’autres voix s’étonnent que l’on n’ait pas encore arrêté le pasteur.
Le président national du parti MFM qui s’active actuellement à réveiller tous azimuts les structures de sa formation, aura été le premier à lancer des tirs de barrage, se rattrapant dans la foulée des affirmations trop directes sur la nécessité de l’amnistie. Mais très attendue sera la conférence de presse de Norbert Lala Ratsirahonana. L’insaisissable président du parti AVI, ambassadeur itinérant et un des acteurs majeurs de la vie politique nationale qui a aidé à propulser Marc Ravalomanana au sommet, sort ce jour d’un silence énigmatique de trois mois. Lors des territoriales, Ratsirahonanana avait fustigé si énergiquement le parti TIM que l’on avait cru qu’il passait à l’opposition. Depuis, il n’a plus donné signe de vie ni accepté de commenter quand l’opposition parlementaire l’avait proposé comme Premier ministre. Depuis l’eau a coulé sous les ponts. Sur fond de l’après « Gafilo » les succès des meetings du CRN, les bavures de l’affaire « Victor Wing Hong », les «coups » du pasteur et de son fils Ny Hasina Andriamanjato, les conclaves successifs des partis ou le coup de gueule du Président à Mahajanga accélèrent la rentrée politique. L’on pourra donc mesurer ce jour, l’étendue du soutien apporté par Norbert Ratsirahonanana au régime.
Une politique économique qui tarde à produire des preuves de la reprise, l’opposition même extrémiste qui renoue avec bonheur avec les meetings réussis, les partis politiques qui reprennent des couleurs, les conclaves au Panorama, un des hauts lieux où se concoctent les fins de règne, tout cela forme un énorme cumulo-nimbus qui ne demande qu’à éclater. Contraint et forcé, le gouvernement commence à ouvrir son parapluie.
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Mamy Nohatrarivo