«Le MFM obtient tout ce qu'il veut»
P
ar deux fois, le MFM a évité la guerre civile à Madagascar. En 91 et en 2002, il a été contre la mise en place d'un gouvernement insurrectionnel. Une partie de la réponse du leader dudit parti.
Le conseil régional du MFM de la région Diana s'est tenu pendant deux jours
à Diégo. Le bureau a été renouvelé et le restaurateur Tamimo portera le brassard
du capitaine de l'équipe. Au palais du Faritany et à l'Hôtel de la Poste, ce
parti a présenté ses analyses sur les affaires nationales.
Le MFM se déclare satisfait de la mise en place des régions qu'il définit
comme projet grandiose. Une structure qu'il a toujours préconisée. La nomination
des chefs de région n'est pas anticonstitutionnelle. L'Etat a le droit de mettre
en place une structure de déconcentration. Si on procède tout de suite aux
élections, il s'ensuivra une cacophonie. Les élus ne sauront pas exactement leur
rôle. Une situation déjà vécue lors de la phase de la période des collectivités
décentralisées.
Cet ex-parti prolétarien semble satisfait des cours des choses. "Tout ce que
nous avons voulu pour ce pays, on l'a eu, le MFM obtient tout ce qu'il veut", a
déclaré Manandafy. Allusion à la décolonisation, le libéralisme, les régions
etc...
Pour sortir de la crise actuelle, le MFM milite pour le plein emploi. Il
faut créer des chantiers publics pour que les gens reçoivent de l'argent. La
demande de réajustement des salaires incombe aux syndicats. La gestion laisse à
désirer car les recettes en devises n'entrent pas dans la Banque centrale.
Désormais, le PIP (Projet d'Investissement Public) sera géré en transversale par
l'intermédiaire des régions et non plus par secteur.
Concernant l'épineuse question de l'amnistie, le patron du MFM a été clair.
"Nous sommes d'accord pour le retour des exilés politiques (...). Laissez
Ratsiraka revenir. Je le connais bien. Il a une intelligence politique. Mais
pour cela, il faut des garanties. Il ne faut pas qu'il fomente des guerres
civiles. De son côté, le régime ne devrait pas les harceler avec des
perquisitions et autres. Nous avons besoin de stabilité politique et économique.
Le MFM obtient tout ce qu'il veut. Et les regards des observateurs se
tournent vers les présidentielles de 2007.
Madagascar Tribune 22/09/04 - Narcisse R