Élection présidentielle • Rencontre d’Iavoloha

« Tambatra » fait des propositions

      L’association « Tambatra » de Pety Rakotoniaina sera ce jour à Iavoloha. « J’y serai et je n’y vais pas les mains vides mais avec des propositions concrètes afin que les prochaines élections soient les plus transparentes et les plus démocratiques possibles ».Tels sont les propos du président national de « Tambatra » hier soir lors d’une rencontre au cours de laquelle il a fait part des propositions qu’il fera à Iavoloha.
    L’objectif étant connu, il s’agit de développer les moyens pour l’atteindre déclare l’enfant terrible du MFM et président de l’association politique « Tambatra ».
    Primo, il réclame que l’organisation des élections soit confiée à un organe indépendant. L’actuel Conseil national électoral (CNE) et le ministère de l’intérieur ne font pas l’affaire, soutient-il. D’ailleurs, dans leur forme actuelle et en l’état des fonctions qui leur sont dévolues, il y a encore près de 20 % des électeurs potentiels qui seront privés de leur droit de vote parce qu’ils n’ont pas de copie d’acte de naissance ni carte d’identité nationale; donc que le ministère de l’Intérieur et le CNE résolvent d’abord ces problèmes. Par ailleurs, ils n’ont jamais rassuré les électeurs et encore moins les politiciens, ajoute-t-il.
    Secundo, il faut que la constitution d’un bureau de vote (BV) fasse l’objet d’un procès verbal de réunion qui fera partie des pièces officielles à remettre au Comité de recensement des matériels de vote (CRMV). Ce qui nécessite des imprimés authentiques et suffisants tout comme l’exige Pety Rakotoniaina également dans la remise/réception, avec des décharges officielles, de ces documents. Le représentant d’un candidat étant membre du bureau de vote, doit disposer des documents officiels dont les procès verbaux (PV) et un extrait de la liste mère. Et ce pour assurer le contrôle des listes électorales. Pety souligne que les imprimés de décharges font partie des documents officiels à remettre au CRMV.
    Tertio : il faut que les listes électorales et extraits de listes soient bouclés une semaine avant la date d’une élection ou d’un référendum afin que ces documents parviennent réellement dans tous les BV. Dans le cas échéant, les opérations de vote ne peuvent commencer.     Quarto : le CRMV présidé par un magistrat est l’organe qui statue sur les résultats; en quelque sorte, il proclame les résultats dans sa circonscription après avoir une semaine durant, procédé à la confrontation. Les représentants des candidats sont membres de droit du CRMV. En d’autres termes, le CRMV fait fonction non plus de courroie de transmission mais de véritable juge à un échelon plus accessible aux électeurs.
    Dès lors, la Haute Cour Constitutionnelle n’aura plus principale fonction que rassembler les résultats et réceptoinner les requêtes en provenance des CRMV et non plus directement des BV.
    En tout cas, Pety va proposer ce jour à Iavoloha que les infractions relatives aux élections soient transformées en crime et non pas en simples délits.
    Interrogé quant aux autres soucis, Pety résume: un consensus doit être trouvé en matière de fonds de propagande et il doit faire l’objet d’une loi; les dons, distributions et inaugurations sont prohibés en période de propagande; les ministres, et autres doivent se mettre en disponibilité au cas où ils décident de soutenir et de faire de la propagande pour un candidat.
    Enfin et non des moindres, les fonctionnaires d’autorités ne doivent pas fréquenter les environs des bureaux de vote lors de la journée de vote.
    Pety Rakotoniaina sera donc parmi les critiques qui saisiront l’occasion de cette rencontre initiée par le chef de l’Etat et les Nations unies pour redresser la barre du navire politique. D’ailleurs il réclame la plus grande transparence de la part de l’Etat, sur l’utilisation des 30 millions de dollars alloués à cette rencontre. Une somme faramineuse en effet.

 RAW 

Tribune de Madagascar 29/05/06