Les mêmes pratiques qu'auparavant ?

 Le cas d'une liste du MFM dans la commune rurale d'Antsampandrano, fivondronana d'Antanifotsy laisse perplexe. Évoqué lors d'une toute récente rencontre à Maibahoaka entre les partis politiques et le Conseil national de lutte contre la corruption, il laisse un arrière-goût de frustration et un soupçon de manœuvre visant à écarter des concurrents de la compétition électorale. Pour une signature qui pouvait être légalisée dans les temps dans les mêmes bureaux du chef lieu de fivondronana où siègent des autorités compétentes et en mesure d'effectuer cet acte, les préposés à la réception des dossiers ont exigé du mandataire et des candidats le retour à Antsampandrano pour ce faire. Après moult et vaines recherches de solutions rapides et craignant d'être en retard par rapport au temps qui leur reste pour un aller-retour Antanifotsy-Antsampandrano, ils ont fait appel au service d'un huissier de la place. Selon les propos tenus par le secrétaire national administratif du MFM pourtant, l'huissier s'est défilé. Il a refusé de constater la "mésaventure" des candidats MFM ou plus précisément la manœuvre dont ces candidats et leur liste sont victimes. Au finish, le dépôt de candidature de la liste n'a pas eu lieu. Et ce, au détriment de la démocratie.
    En tout cas ; pour un auxiliaire de justice, ce refus de constater les faits est inadmissible. Il en est de même et en dépit de tout, de l'injonction faite au mandataire de la liste MFM et aux candidats de retourner à la commune d'Antsampandrano située à plusieurs dizaines de kilomètres alors que d'autres voies de recours sont possibles.
    A l'heure où le président de la République ne cesse de recommander qu'il faut laisser les populations choisir librement les dirigeants qu'elles pensent meilleurs et pouvant apporter un vrai changement dans leur circonscription ; certains, comme dans le cas présent, évoluant dans le fivondronana d'Antanifotsy, ne pensent qu'à restreindre ce choix du peuple. On se demande d'ailleurs pourquoi aucune autorité du fivondronana n'a pu résoudre ce problème de légalisation de signature ? D'ores et déjà, et cette fois encore le scrutin est on ne peut plus affecté par des opérations douteuses d'élimination de concurrents sérieux. Pratiques dont on a accusé l'ancien régime d'en être le spécialiste mais qui tendent malgré tout à perdurer et à discréditer le régime en place.

 

Madagascar Tribune 24/10/03