"CONFUSION DES POUVOIRS ", 
dénonce Germain Rakotonirainy   

r.o.

Rakotonirina Manandafy et Rakotovazaha Olivier d'un côté; Rakotonirainy Germain et Rakotoniaina Pety de l'autre. "Ce sont deux Rakoto contre deux Rakoto", souligne le numéro Deux du MFM. Germain Rakotonirainy se demande, "qui prendra la responsabilité de crever l'abcès ?" D'une chose, il est sûr, il représente la ligne majoritaire du parti.

"Diviser"

    "Nous constatons à travers nos tournées aux quatre coins du pays, que la base est avec nous", rapporte le S.G. des "Mafana" qui n'est pas très chaud pour consommer le divorce avec les deux autres "Koto" car "ce serait réaliser le vieux rêve de Ratsiraka de diviser le MFM". Mais l'Amiral n'est plus à la barre ? "Un autre entend prendre la succession en jouant à son tour sur le diviser pour régner", répond-il. Lui, c'est évidemment Germain Rakotonirainy qui ne veut pas, mais pas du tout, que le MFM connaisse le syndrome de l'AKFM/KDRSM fortement affaibli depuis son éclatement entre Andravoahangy Ambany et Ambohitantely".

"Amalgame"

    Le MFM, du moins l'aile dirigée par lui et Pety, roule-t-il avec le CRN ? "Sans même parler de la question du tribalisme, les approches sont différentes. La majorité du MFM est constituée par les déçus de 2002. Le CRN pour sa part, n'a pas fait 2002. Bon nombre de ses membres pensent encore remettre Deba à la barre. Ils ne se démarquent pas de lui. Pire, ils (notamment l'Arema) font l'amalgame entre Ratsiraka et Pierrot Rajaonarivelo alors que le second s'est pourtant démarqué du premier qui ne le lui a pas du reste pardonné". Le CRN n'aura jamais le pouvoir et disparaîtra de lui-même, d'après Germain Rakotonirainy qui mise plutôt sur le KMMR. Dans cette optique, il compte "racoler tous les déçus qui ont placé leur espoir en Marc Ravalomanana".

"République bananière"

    "Les deux autres Koto pensent qu'il est encore possible de faire quelque chose avec Ravalomanana. Pour notre part, on n'y croit plus. En tout cas, pas tout simplement. Il n'y a pas de perspectives de développement. L'homme d'affaires prime sur l'homme d'Etat. On veut bien faire des routes puisqu'on a sa propre entreprise de travaux publics, un secteur qui constitue un gros marché générateur de revenus. Ce n'est pas pour faciliter les affaires qu'on a fait le tolona. On ne s'est pas convenu de cela". Germain  Rakotonirainy car ces propos sont de lui, dénonce même ce qu'il qualifie de "confusion des pouvoirs". Selon lui, "il n'y a plus de hiérarchie ni de séparation des pouvoirs. Tout se fait  par le président et avec le président. Rien ne se fait sans lui. C'est dangereux pour les valeurs républicaines. Le pays glisse vers une République bananière. Le chef de l'Exécutif convoque les membres du Législatif, le Judiciaire… En France, quand bien même Chirac aurait été élu avec 82% de voix, l'Elysée ne s'immisce pas dans les affaires du Palais Bourbon ou de celui du Luxembourg ou encore dans celles de la Justice. Il y a une nette séparation des pouvoirs. A Madagascar, c'est la confusion des pouvoirs au profit d'un seul homme. Il n'y a plus de Constitution". Le numéro Deux des Mafana avoue établir ce constat "froidement".

 

MIDI MADAGASCAR DU 07/05/03