Manakara : Sous
tension
Des voix s'élèvent contre des manœuvres qui
viseraient à annuler les résultats officieux de deux bureaux de vote (n°33
bis sis à Ambalafary Gara et n°36 sis à Mangarivotra Ouest) du scrutin du
dimanche 25 avril dernier dans la ville de Manakara afin de priver le candidat
Rakamisilahy Martial de la victoire dans la course à la mairie de cette commune
urbaine...
Il
s'agit selon nos sources, des résultats des bureaux de vote n°33 bis sis à
Ambalafary Gara et n°36 sis à Mangarivotra Ouest dans lesquels le candidat
Rakamisilahy les aurait emporté largement contre son concurrent. Les raisons
invoquées par la partie adverse, seraient que le scrutin aurait été entaché
d'irrégularités et de troubles. Or il semblerait, selon les partisans de
Rakamisilahy Martial, que rien d'anormal n'aurait été signalé, ni dans les
procès-verbaux ni par les électeurs et observateurs durant tout le processus
ni dans le déroulement des opérations de vote. Le scrutin, a-t-on appris
partout s'est déroulé dans le calme et de la manière la plus normale. Dès
lors, craignant un renversement de la situation en faveur du perdant officieux,
d'autant qu'un élu favorable à ce dernier aurait entretenu depuis la soirée
du dimanche une ambiance de doute sur la victoire de Rakamisilahy par l'intermédiaire
d'une radio privée, tant à Manakara qu'à Fianarantsoa, voire jusque dans la
capitale, les sympathisants de Rakamisilahy crient au scandale. Des
rassemblements se seraient alors créés dans la ville dans les alentours des
locaux abritant le CRMV pour défendre ces résultats officieux en faveur de
Rakamisilahy Martial. Ils se sont poursuivis pendant quelques jours car il
semble que les tentatives de la partie adverse conduite par un élu de la
circonscription se seraient intensifiées pour faire pression sur le tribunal électoral
; un peu comme lors du premier scrutin de novembre dernier, déplorent les
sympathisants de Rakamisilahy Martial.
En
tout cas, afin de prévenir tout débordement, le sous-préfet de Manakara a décrété
un "couvre-feu" sur la ville et a fait venir des éléments des force
de l'ordre de l'Etat major mixte opérationnel pour faire régner "un ordre
politico-social". A en croire les médias, la ville de Manakara est
sous-tension car toute la ville serait sillonnée par ces éléments de la
gendarmerie, de l'armée et de la police confondus. Il ne manquerait plus que
les cagoules pour que l'on se sentirait en territoire "rebelle" en
quelque sorte.
Interrogé sur les propos menaçants qu'il aurait proférés
lors de la campagne électorale et véhiculée par des médias jusque dans la
capitale, Pety Rakotoniaina a déclaré qu'il n'a jamais dit de telles
aberrations. Le Tim dit n'importe quoi, a-t-il rétorqué car leur
rassembelement n'a pas réuni grand monde. Malgré cela, ces propos, vrais ou
faux, seraient aujourd'hui motifs de fortes mobilisations de ces forces de
l'ordre et constitueraient la pièce maîtresse dans la manoeuvre qui se
concocte quelque part pour s'accaparer de la ville portuaire. Il faut admettre
que l'enjeu est de taille pour le Tim, pour le gouvernement et pour les autres
partis regroupés derrière ce candidat indépendant, mais demeuré militant Mfm.
A comparer les résultats des deux scrutins, celui de novembre 2003 et celui du
25 avril dernier, il ressort que Rakamisilahy Martial demeure en tête ; que
malgré le temps et la guerre d'usure, le capital confiance en faveur de ce
candidat indépendant s'est accru chez les citadins de Manakara car au lieu de
la cinquantaine de voix de différence, il a engrangé le 25 avril 2004 quelque
75 voix de plus que son concurrent. On s'interroge quelque part, comment ne pas
admettre sa popularité exprimée par deux fois par les urnes ?
Tribune 29/04/04 - RAW