Manakara – Des conseillers municipaux demandent la suspension du maire

Les élections municipales pour Martial Rakamisilahy, c'est une histoire qui n'est pas près de finir.

Deux menaces pèsent sur les fonctions de maire de Martial Rakamisilahy.
Alors que la cour suprême n'a pas fini de statuer sur les requêtes déposées par le Tim contre son élection, une menace de suspension pèse sur la tête du maire de Manakara. 11 conseillers municipaux, dont trois sont issus de ses propres rangs, ont adressé une lettre au ministre de l'intérieur demandant la suspension de ses fonctions. Jean Tal Rakotoarison, responsable du Tim local, souligne que c'est "son incapacité à gérer convenablement les affaires de la commune qui constitue le principal motif de cette requête".
Une troisième élection peut donc avoir lieu à Manakara. Elle opposera Martial Rakamisilahy, candidat indépendant mais membre du Mfm à Serge Chan Sui Yang, candidat du Tim. Mais il s'agira plus d'un duel entre le Mfm de Manandafy Rakotonirina et le Tim, parti fondé par le président de la République.
Avant la première élection partielle qui a eu le 25 avril, les grosses pointures des deux partis sont déjà venus sur place pour soutenir leur candidat respectif.
Deux fois, le président du Tim, Solofonantenaina Razoarimihaja, et son secrétaire général, le Premier ministre Jacques Sylla sont descendus à Manakara pour la campagne électorale. Le Mfm, de son côté, a été représenté par son président national, Manandafy
Rakotonirina et par le maire de Fianarantsoa, Pety Rakotoniaina lors du dernier meeting de la campagne électorale. Toute l'opposition au pouvoir s'est manifestée pour soutenir Martial Rakamisilahy.
Lorsque le premier scrutin a été annulé, Martial Rakamisilahy et ses partisans ont déclaré ne plus vouloir participer à l'élection partielle prévue pour le 25 avril. Les résultats officieux donnaient leur candidat vainqueur avec 45 voix d'écart. L'annulation des résultats d'un bureau de vote avait fait basculer ces derniers à la faveur du candidat du Tim. Le tribunal électoral a dû déclarer l'annulation totale du scrutin. Le pourvoi en cassation de Martial Rakamisilahy a été rejeté par la Cour suprême. Il a dû revenir devant les urnes.
Le scénario a failli se reproduire à l'issue de la deuxième élection. Le candidat indépendant a mené avec 75 voix d'avance. Il aurait fallu l'annulation des résultats d'un bureau de vote pour que l'ensemble soit chamboulé. Le Tim a déposé des requêtes visant à l'annulation des résultats dans deux bureaux de vote.
Mais le tribunal électoral a rendu son verdict sans en tenir compte. Martial Rakamisilahy a pris ses fonctions après avoir reçu son écharpe des mains du sous-préfet de Manakara. Mais Tiako i Madagasikara s'est pourvu en cassation et attend le verdict de la cour suprême. Le parti espère un arrêt favorable à son candidat. "Nous avons demandé conseil à Maître Lala Ratsirahonana qui, après avoir pris connaissance du dossier, nous a conseillé de porter l'affaire devant la Cour suprême", a révélé Jean Tal Rakotoarison. "Il (Maître Lala Ratsirahonana) a dit que nous pourrions gagner", a-t-il conclu.

Iloniaina A.

Express de Madagascar