Programme de l’opposition - Manandafy
sceptique sur la transition
Manandafy Rakotonirina, président
national du MFM, s'est posé des questions quant au projet des 3FN de miser sur
la transition. L'un des artisans de "l'événement de 1991", l'ancien co-président
du Comité pour le redressement économique et social (CRES) n'est pas convaincu
de la démarche de l'opposition.
Lors d'une émission sur une station de télévision privée, Manandafy Rakotonirina
coupe toute idée de forcing pour destituer le chef de l'Etat. L'un des
initiateurs du mouvement de 1991 a fait parler son expérience. "La communauté
internationale n'acceptera jamais le fait de démettre le Président en exerçice
en dehors de toute élection", assure-t-il.
"C'est déjà le cas au début des années 90", rappelle le président du MFM. A
l'époque, les Forces Vives avaient réussi à mettre en place des structures
extra-constitutionnelles, détenant les "pleins pouvoirs" après la Convention du
31 octobre. C'est la Haute autorité de l'Etat (HAE) dirigée par le professeur
Zafy Albert qui a préparé les élections. L'Amiral restait encore au pouvoir et
assurait les fonctions de la présidence, mais vidée de son pouvoir.
Le président du MFM fait part également d'autres flous autour du projet de
transition concocté par l'opposition. "Le changement du gouvernement n'est pas
un problème. Mais que va-t-on faire du Parlement?", s'interroge le conseiller du
Président de la République.
Le patron des “Rouge et Expert” met beaucoup d’eau dans son vin.
Les détracteurs de la transition provoquent ainsi, en quelque sorte,
l'opposition à défendre son projet. Outre le TIM, l'Avi s'est déjà posé des
questions quant à l'utilité de la transition. "Une transition pour quoi faire?,
s'est demandé le député Liva Raharison. “Gérer l'économie ou préparer les
élections", continue-t-il.
Pour l'instant, le projet de l'opposition tarde à prendre forme. La situation
actuelle repousse toute idée de débat de fond autour de la transition que les
opposants véhicule. Tabera Andriamanantsoa avait assuré, il y a deux semaines,
que les 3FN sont en train de finaliser le plan.
Le sénateur Ramasy Adolphe a révélé samedi à Mahajanga la mise en place d'une
"assemblée constituante pour réfléchir à son tour" au schéma idéal pour la
transition. Et l'esquisse dressé, le sénateur de Moramanga repousserait de fait
la définition du contour de la proposition de l'opposition.
L'une des idées forces véhiculées pour l'opposition tourne pourtant autour de la
transition. Comme l'opposition a évoqué une échéance "avant la fin du mois de
novembre", l'on s'attend à ce que la situation se décante dans les prochains
jours. Ce qui est sûr, c'est que l'opposition se positionne pour "l'illégalité"
du pouvoir du chef de l'Etat actuel.
Iloniaina A.
Express 17/10/2005