CONFÉRENCE NATIONALE - MANANDAFY RÉCLAME UNE AMNISTIE
L’idée de Manandafy Rakotonirina de réaliser l’amnistie générale suscite des interrogations sur l’avenir de la conférence unique.

 

 

 

 

 

Le président du MFM jette un pavé dans la mare. Alors que le projet de conférence unique semble sur les bons rails, Manandafy Rakotonirina a annoncé son souhait de voir “l’amnistie générale se réaliser avant la tenue de la conférence unique”.
“Comment voulez-vous arriver à une réconciliation nationale alors que les protagonistes sont absents du débat ?”, a argué le président du “Mafana”. Et la “proposition” de l’ancien co-président du Comité pour le redressement économique et social de diviser les initiateurs du projet de conférence unique.
Quelques membres de la plateforme de la Solidarité parlementaire pour la défense de l’unité nationale (Spdun) ont approuvé “en leur nom personnel” la démarche de Manandafy Rakotonirina. Le député Mara Niarisy voit cette initiative “logique avec la démarche de Panorama après l’échec relatif du processus dans un cadre légal”.

Positions nuancées.
La Spdun a déposé une proposition de loi relative à une amnistie sélective auprès de la Chambre basse. Mais la suggestion n’a jamais été inscrite à l’ordre du jour lors de la dernière session parlementaire. “Maintenant, il y a le cadre offert par la conférence nationale pour revenir sur la question”, a continué le député Saina Michel.
Au-delà de l’opportunité de la concrétisation de l’amnistie, la proposition de Manandafy Rakotonirina, membre du Panorama, a également évolué au niveau des bénéficiaires de cette amnistie. Au départ, la Spdun avait demandé l’amnistie sélective, mais voilà Manandafy qui réclame la généralisation de la mesure. Et les “dérapages” dont la mort du général Boba, l’un des condamnés de l’événement de 2002, ont été évoqués comme argument qui pourrait faire évoluer cette position.

Désaccords.
Certains organisateurs de la conférence unique ont quand même nuancé leur propos après cette annonce du président du MFM. “L’idée en soi n’est pas mauvaise. Mais la réconciliation nationale sous-tend déjà l’examen de la réconciliation nationale”, a commenté Voninahitsy Jean Eugène, président du RPSD Vaovao, qui se déclare “ne pas cautionner” la démarche. Le député de Maintirano préfère donc examiner cette question brûlante pendant la conférence nationale au lieu de ce qu’elle la précède.
Une idée partagée par le pasteur Edmond Razafimahefa, président du Rassemblement des forces nationales (RFN) : “Il faut regarder le problème dans sa globalité, car les préjudices causés par l’absence d’amnistie et de réconciliation nationale équivalent en principe à ceux générés par la pauvreté”.
En tout cas, la motivation du MFM et de Manandafy reste floue sur la question. Ce dernier n’a plus voulu commenter sa déclaration et donner quelques éclaircissements sur la corrélation de cette proposition du parti avec l’idée d’Olivier Rakotovazaha. Dans le cadre du Komity miaro ny safidim-bahoaka (KMSB), ce dernier réclame “la réconciliation entre les membres du comité qui ont réclamé le 1er tour dia vita et les têtes de dynamiteurs de ponts”.
L’on sait seulement que cette proposition grille la politesse au CRN qui puise ses forces en provinces. Il est vrai que sur le fond, la mesure ne déplaît pas à l’Arema, membre du CRN. Ce premier a même quitté la table de négociation de Panorama à cause de la “sélectivité” de l’amnistie.
L’équipe de l’ancien président Zafy Albert a fait sa raison d’être la réconciliation et l’amnistie. La tenue de cette dernière avant la conférence nationale réduirait à néant le CRN.
D’ailleurs, ce dernier a déjà fait savoir son désaccord avec cette idée. “C’est déjà trop tard”, a rétorqué Léon Ramily, un des représentants du CRN à la préparation de la conférence nationale. “Il faut attendre la conférence nationale unique pour débattre de cette amnistie”. Ce membre du Challenger s’est demandé “pourquoi le conseiller du président de la République n’a pas réagi plus tôt au lieu d’attendre deux ans et demi”.
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Iloniaina A.  

 

Express de Mcar 070405

" Régler l'amnistie avant la conférence nationale", suggère Manandafy

 La proposition de Manandafy Rakotonirina a sidéré plus d'un participant à l'organisation de la conférence nationale unique, hier. Ce dernier a suggéré que la question de l'amnistie devrait être réglée avant que la conférence nationale n'ait lieu. Si personne n'a contesté la pertinence de la remarque, tout le monde s'est accordé pour dire que "depuis le temps que l'amnistie a été réclamée, ce serait une perte de temps que de demander encore une fois à l'Assemblée nationale d'y revenir".
 
"Mais proche du président de la République, il pourrait entreprendre des démarches en ce sens", avançait-on dans les couloirs du Panorama. Mais pour Manandafy, "le président de la République est pour l'amnistie, mais c'est l'Assemblée nationale qui ne veut pas en entendre parler". Et de rappeler l'invitation que Marc Ravalomanana avait formulée à Antsiranana en 2003 lorsqu'il avait exhorté les députés à "oser adopter la loi d'amnistie".

Les nouvelles 070405