Manandafy, composant et clairvoyant /«Invité du Zoma» de TV PLUS

Le président national du MFM et conseiller spécial du président de la République a été vendredi dernier l’invité de Onitiana Realy dans son émission hebdomadaire du vendredi 20 heures. Sollicité à plusieurs reprises par son hôte, Manandafy Rakotonirina a joué la transparence et l’intelligence de la situation.

Comme il fallait s’y attendre, il y était question d’allégement de la dette mais surtout de vision globale de l’avenir auquel le conseiller spécial du président Ravalomanana accorde une importance particulière pour le développement du pays car jusqu’à présent et ce pour longtemps encore, il laisse qu’on ne peut se passer de l’aide internationale.
    Admettant que l’allégement de nos dettes par les bailleurs de fonds constitue une bouffée d’oxygène en ce sens qu’on peut accroître nos infrastructures de base et former davantage de ressources humaines pour les rentabiliser (établissements scolaires, sanitaires, …), Manandafy n’a pas manqué de souligner le mal qui fait souffrir aujourd’hui la population, c’est-à-dire la cherté de la vie qui touche autant les agents de l’Etat, les salariés dans le secteur privé mais aussi les autres qui travaillent pour leur propre compte, dont les paysans auxquels il prête beaucoup d’attention. La journée de travail en "sarak’antsaha" c’est-à-dire sans repas, est passée ces derniers temps de 5000 fmg à 10 000 fmg dans les environs de la capitale si ailleurs, dans le nord de l’île, il est à l’heure actuelle de 25 000 fmg.

    L’avenir, il faut le faire et non le subir

    C’est tout ce problème qu’il faut rapidement gérer aujourd’hui. Manandafy n’a proposé aucun taux comme l’aurait fait un autre car il n’a pas les données exactes lui permettant d’indiquer quoi que ce soit mais il propose le dialogue et la persuasion sans oublier de laisser transparaître qu’il sait composer avec le régime et sans le dire qu’il est en mesure de faire quelque chose si… Car le point d’achèvement, de l’avis de Manandafy, a été acquis, non parce qu’on est pauvre ou très endetté mais parce que les bailleurs de fonds croient et trouvent que le pays peut se relever si les efforts sont redoublés, si le pays observe scrupuleusement les critères et programmes convenus avec le bailleurs de fonds ; si et si…

    A propos de la manière de gérer ce qui reste des dettes, Manandafy suggère qu’on ne se focalise pas seulement sur le passé ; que ces dettes ne soient plus l’objet de frein au développement ; il attire plutôt l’attention sur les réflexions et débats qui se déroulent au niveau des grands de ce monde et des institutions financières et des Nations Unies, à l’instar de la réunion de New-York lors de la 59è Assemblée générale, à propos des nouveaux moyens ou mécanismes financiers pour développer les infrastructures dans les pays sous-développés afin de les aider davantage à sortir de la pauvreté. On parle de prélever des impôts sur les transactions financières ou sur les ventes d’armes, les trafics commerciaux… et il faut que le pays, comme l’a fait Marc Ravalomanana aux côtés du président Chirac et du président du Brésil, Lula, participe à ces débats pour en bénéficier des résultats futurs ; il faut intégrer ces groupes de réflexions pour en tirer le meilleur parti ou du moins faire l’histoire au lieu de la subir.

    Didier Ratsiraka ne reviendra plus au pouvoir

    Proche du cynisme, Manandafy déplore que des politiciens usent encore aujourd’hui des arguments ethniques pour se faire entendre mais en même temps il déplore aussi qu’on méconnaisse les souffrances et les cris de ces gens qui n’osent pas se montrer à visage découvert. En tout cas, il affirme sans complaisance que la réconciliation prônée par le CRN ne résoud pas les problèmes auxquels le pays est confronté. Plutôt que réconciliation, il fait allusion à des débats ou réflexions sur la manière de rétablir ou de construire la démocratie. Encore une fois, il propose parce que les événements de 2002 sont nés des différends électoraux, sans pour autant exclure les crimes, qu’on règle la question de résultat électoral politiquement. Il regrette qu’on traîne ces affaires d’élections durant des mois et des années; que ces résultats de la présidentielle de 2001 fasse l’objet de poursuites judiciaires, de condamnation, alors qu’ailleurs, cela se résout en deux heures.

    Caricaturant il est vrai, il soutient qu’il est inconcevable qu’on poursuive en justice et qu’on emprisonne les perdants lors des élections municipales, communales ou autres. Dès lors, il revendique l’aministie car les préoccupations des citoyens sont aujourd’hui autres ; ils ont déjà oublié les compétitions électorales ; à l’image de l’élection de Patrick Ramiaramanana poursuit-il, tous ses concurrents et tous les habitants de la cité ne le voient plus en concurrent mais comme maire de la capitale. Il en serait de même dans le cas Marc Ravalomanana. Et les gens ne font plus grand cas de Didier Ratsiraka, conclut-il, pour dire qu’il mérite l’amnistie car il a dorénavant son avenir politique derrière lui pour dire qu’il ne peut plus revenir au pouvoir.

26/10/04 - Recueillis par RAW

Madagascar Tribune

 

MFM: Manandafy crève l’abcès


Longtemps confiné chez lui, le numéro un du MFM, Rakotonirina Manandafy a crevé l’écran sur TV Plus, vendredi dernier, durant sa prestation.

D’abord, au sujet de la corrélation de l’amnistie avec l’effacement des dettes de Madagascar, il a déclaré n’avoir pas précisé que la Banque mondiale et le FMI seraient concernés par l’amnistie.
Par contre, selon toujours le président du MFM, ce sera le Club de Paris qui aura le dernier mot puisqu’il s’agit d’une décision politique. "C’est une personne du Club de Paris qui m’a confié cette information", devait-il affirmer. Il croit savoir que "quelque chose se trame dans les coulisses puisque M. Ravalomanana n’a pas inutilement fait le voyage à Toamasina
après son séjour à Ambatondrazaka". Puis, en parlant de la création du Club des 17, Manandafy explique que "les gens des côtes ont une phobie des prisons après les événements de 2002, puisqu’il n’existe plus de Monja Jaona, un Monja Jaona qui ne craint pas d’être emprisonné". Et celui-ci d’enchaîner qu’"il faudrait, peut-être écouter les membres de ce club, dans la mesure où ils réclament des discussions politiques".

J.M.

Gdi 251004