Le ministre qui revenait de la réunion
parisienne du « Club des Amis de Madagascar » auquel la France et le
Sénégal avaient joué un rôle actif, avait délivré le « message »
aussitôt répercuté vers le président Ravalomanana et par Manandafy
Rakotonirina, conseiller spécial et par l’ambassadrice. Crevant l’écran de
la station TV Plus, au cours d’une émission spéciale, après avoir lancé un
premier coup de semonce sur MATV, Manandafy Rakotonirina aura mouché les
fonctionnaires d’Ambohitsorohitra – « qu’est-ce qu’ils y
connaissent ? » - qui s’étaient fendu d’un démenti aussi rageur
que malveillant. La semaine dernière, Manandafy Rakotonirina avait rapporté au
journal « Midi Madagasikara », les propos du ministre sénégalais
tenus il y aura trois mois mais qui tombent comme un pavé dans la mare. Ce
dernier avait évoqué des liens entre la question de l’amnistie et les
relations avec les bailleurs de fonds, ce qui a été rapporté par le président
national du MFM et fait l’objet d’une conférence de presse conjointe des
représentants résidents de la Banque mondiale et du FMI, avant-hier à Anosy.
Manandafy Rakotonirina n’aura pas fait mentir sa réputation d’agitateur...d’idées.
Son information était pourtant du réchauffé déjà servi au Président de la
République. D’où, sa sérénité. « Il n’y a aucun nuage dans mes
relations avec le Président ».
Manandafy Rakotonirina explique son souci de « protéger » le président
Ravalomanana, « qui n’a pu faire que ce qui lui revenait, la grâce ».
Manandafy rappelle que le Président a été clair à Diégo-Suarez en
encourageant les parlementaires à « avoir de l’audace et oser ».
Manandafy révèle avoir conseillé que « s’ils vous gênent, procédez
à la dissolution du Parlement et du gouvernement ». D’où sans doute,
une contre-offensive du sérail. Les thèmes de bavure et de démission « responsable »
court les rédactions.
Mamy Nohatrarivo
express de Madagascar 18/02/04
Manandafy
a raison !
Réagissant
aux remous provoqués dans la sphère du pouvoir et des bailleurs de fonds
traditionnels par les révélations de Manandafy Rakotonirina comme quoi le déblocage
des fonds par le FMI dépend de l'adoption de la loi d'amnistie ; le président
du PFDM, Pierre Tsiranana affirme que quoi qu'en disent les représentants des
bailleurs de fonds à Madagascar et malgré les démentis de la Présidence, le
président national du MFM a raison. De l'avis de Pierre Tsiranana, il ne peut
que croire en ce spécialiste des relations internationales. Manandafy a depuis
la IIè République toujours été aux côtés de Didier Ratsiraka quand il
s'agit de relations avec les bailleurs de fonds. Aujourd'hui encore, en plus de
ses relations avec l'Union africaine et ces dernières années de ces liens avec
les libéraux du monde, il ne peut qu'être au fait de ce qui se dit et se fait
dans les hautes sphères internationales. En tout cas, les vrais et derniers décideurs
sont les politiques, les chefs d'Etat tels Georges W. Bush, Jacques Chirac,
Gerard Schroeder... et non les techniciens ; et cela dans tous les domaines, même
les finances, nous confient des cadres et intellectuels de la place.
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Recueillis par RAW
Madagascar tribune 17/02/04