Manandafy Rakotonirina ne soutiendra pas Ravalomanana et attend l'abrogation de son contrat en tant que conseiller spécial du président. Par ailleurs, le parti MFM est en train de préparer le « Vovonana », genre d'Assemblée générale, pour choisir son candidat aux élections présidentielles.
La rupture sera
bientôt consommée entre le président Marc Ravalomanana et son conseiller
spécial, non moins président national du MFM Manandafy Rakotonirina.
Fin du mandat, fin du contrat. Le président national du MFM Manandafy
Rakotonirina a expliqué ainsi lors d’une interview qu’il a accordée à une
station de télévision privée de la Capitale, l’état de sa relation avec le
président Marc Ravalomanana. Pour ce conseiller spécial à la Présidence donc,
aucun contrat ne le lie plus au locataire d’Ambohitsorohitra car le mandat de ce
dernier est déjà terminé. A cette allure, l’abrogation de son décret de
nomination au titre du conseiller spécial à la Présidence sera pour bientôt.
D’ailleurs, le président du “Mafana” a laissé entendre qu’il n’attend que la
décision de son patron. Autrement dit, Manandafy Rakotonirina, qui n’a cependant
pas évoqué son éventuelle démission au cas où le chef de l’Etat ne procéderait
pas à cette abrogation dans le délai raisonnable, rompra complètement d’ici peu
avec Marc Ravalomanana. Quant aux prochaines présidentielles, Manandafy
Rakotonirina, qui aurait voulu faire comprendre qu’il n’assumait pas pleinement
et effectivement sa fonction de conseiller spécial à la Présidence, est
catégorique: “Je ne soutiendrai pas Marc Ravalomanana”. Manandafy Rakotonirina a
annoncé que le MFM aura son propre candidat aux prochaines présidentielles. “Ce
candidat pourrait être moi ou Pety Rakotoniaina. En tout cas, laissons au
“Vovonana” du parti qui aurait lieu au mois d’octobre prochain, d’en décider!”,
a-t-il ouvert un suspense.
Méfiance
Bien que Manandafy Rakotonirina n’ait pas joué la
transparence totale sur sa relation avec le chef de l’Etat, force est de
constater à travers ses déclarations qu’il ne digère pas le fait que le
président de la République ne le consulte que très rarement avant de prendre des
décisions politiques ou touchant au domaine de sa compétence. Ce qui n’étonne
pas les observateurs car le président Marc Ravalomanana est connu pour sa
méfiance envers les politiques. Il préfère faire appel aux conseillers
étrangers. Ce qui était également arrivé aux autres politiques qui ont été dans
son entourage comme Norbert Lala Ratsirahonana (ambassadeur itinérant) et Marson
Evariste (conseiller spécial). Quant à Henri Lecacheur, on ne sait plus où il
est actuellement. Sans parler du sort des chefs de partis de l’ex-KMMR qui ont
été écartés dès le début de son quinquennat. Et quid de son conseiller politique
Mox Ramandimbilahatra ? Ce président du TEZA, qui a son bureau à
Ambohitsorohitra, dans l’ex-bâtiment du ministère de l’Energie et des Mines,
assume-t-il effectivement sa fonction ? Un conseiller politique digne de ce
titre a-t-il pour mission de répliquer aux critiques dirigées par les opposants
contre le chef de l’Etat, et ce pour rappeler à celui-ci qu’il y a un conseiller
politique appelé Mox Ramandimbilahatra dans son entourage ?
La réalité devrait faire réfléchir les chefs de partis politiques (s’ils
veulent bien sûr faire de la politique une carrière et envisagent un jour de
prendre le pouvoir) qui roulent actuellement pour le soutien de Marc
Ravalomanana aux prochaines présidentielles. A bon entendeur salut !
Eugène R
Madagascar Tribune 04/09/06