Le candidat Manandafy, affairé par le préparatif des contrôles de la liste électorale dans une Région enclavée de la Province autonome de Tamatave ne cesse de penser aux cours des choses nationales. Il craint le pire malgré sa candidature.
Pointant du doigt le
déficit démocratique à Madagascar comme étant la source du déclin de l’estime du
pays vis-à-vis de la communauté internationale, le candidat Manandafy
Rakotonirina persiste et signe quant à la nécessité absolue de l’amnistie.
Madagascar Tribune :
Comment concevez-vous une alternance démocratique ?
* MANANDAFY Rakotonirina : Dans un régime démocratique, l’alternance
à la tête de l’Etat se fait par les élections. Dans notre pays, les événements
de 2002 ont fait que l’alternance à la tête de l’Etat s’est terminée par
l’emprisonnement des adversaires et leur départ en exil. Faudra-t-il que le
verdict des urnes se termine par une alternance dans les prisons ? Avec ce
régime d’intolérance qu’on a institué en 2002, et qui semble continuer en 2006
et 2007, il n’y aura jamais assez de place pour mettre tout ce beau monde en
prison ! Donc le MFM considère qu’il faut arrêter ce processus d’alternance dans
les prisons. L’expression n’est pas de nous, c’est un des avocats de Pierrot
Rajaonarivelo qui en était l’auteur. De notre côté, nous préconisons une
alternance démocratique par les élections. Nous allons alors demander au peuple
malgache d’oser voter, d’oser défendre la démocratie, de mettre en place un
processus irréversible de démocratie politique et sociale. C’est l’occasion de
le faire de manière douce, c’est l’occasion de changer de dirigeant, sans avoir
besoin de recourir aux armes ou aux pressions populaires. Donc, nous demandons à
l’Etat d’organiser correctement le processus électoral, et nous invitons la
population à jouer le jeu, et à accepter les conditions d’une démocratie
d’alternance douce et démocratique à la tête de l’Etat.
Est-ce à dire donc que vous allez délester les
prisons en cas de victoire électorale ?
* Nous envisageons dans notre programme de mettre en priorité l’amnistie sur
les événements de 2002. C’est aussi bien dans l’intérêt de ceux qui sont
parvenus au pouvoir et de ceux qui sont allés en prison et en exil. Le pays a
besoin d’une paix sociale, d’une paix politique, d’une véritable démocratie à
travers les prochaines élections. C’est une opportunité, puisque les Députés
n’ont pas fait leur travail comme les Sénateurs, en votant, en négociant une
nouvelle Loi sur l’amnistie. Maintenant c’est aux électeurs que nous en faisons
appel de voter pour nous, pour notre honneur un processus d’amnistie et de
pardon.