Manandafy Rakotonirina

Des conditions de la conférence nationale unique

La SPDUN, le RFN et le CRN, trois entités organisatrices de la fameuse conférence nationale unique ont tenu hier à l'hôtel Panorama leur énième assemblée générale. Manandafy Rakotonirina y a expliqué la nécessité de l’amnistie dans le processus de normalisation démocratique car une conférnce nationale unique dans l’exclusion ne résoud rien sinon pour servir des intérêts particuliers.

L’assemblée générale de la Solidarité parlementaire (SPDUN), RFN, CRN, d’hier au Panorama a decidé de reporter à mercredi prochain la conférence de presse qui a été prévue demain. La raison de ce report est que la journée de demain sera dominée par les obsèques du Pape Jean-Paul II et surtout par l'arrivée du corps du militant-poète malgache Jacques Rabemananjara. Deux événements qui capteront l'attention des observateurs et qui occuperont certainement l'emploi du temps des dirigeants malgaches, des diplômates en fonction à Madagascar... qui seront invités à cette "grande" conférence de presse.
    Les participants à l'assemblée générale d'hier ont commenté la déclaration du président national du MFM Manandafy Rakotonirina selon laquelle l'amnistie doit être un préalable à la tenue de la conférence nationale pour que les éxilés politiques et les personnes impliquées dans l'affaire 2002, qui se trouvent jusqu'à présent en prison, puissent y participer. "
    Cette vision du numéro Un du MFM s'avère logique pour la plupart des partisans de la conférence nationale car il ne peut pas y avoir réconciliation nationale tant que les détenus politiques de l'affaire 2002 restent en prison. D’ailleurs tous s’accordent à dire que tous nos problèmes prennent leurs sources dans un mécanisme électoral qui ne satisfait pas - si ailleurs par contre les problèmes issus du mécanisme sont résolus en deux ou trois heures de temps. Il faut dire aussi que des phénomènes politiques s’ajoutent à ces différends issus des élections. Dès lors selon Manandafy Rakotonirina le consensus relatif à la tenue d’une conférence nationale unique est l’opportunité pour atteindre la normalisation démocratique. A la condition que chacun y met du sien car avoue-t-il tout le monde se connaît. Il suffit donc d’une dose de volonté politique de la part des responsables tel le cas de Mandela et ses geôliers déclare-t-il et ne pas se laisser emporter dans des déclarations pompeuses qui nuisent au bien commun et à l’intérêt général. Il fait remarquer d’ailleurs que ce ne sont pas les vrais exilés ou les prisonniers et condamnés dans l’affaire 2002 qui le démentiront. Or ce sont les plus concernés par l’Amnistie qu’il réclame et que réclame aussi le CRN doit-on souligner.
    Encore une fois, Manandafy revendique l’amnistie des faits et actes dans cette affaire 2002 qui n’a que trop duré et qui nuit au développement démocratique du pays en ce sens qu’il constitue un bâton dans les roues de ce processus de normalisation et du mécanisme démocratique.
    En tout cas, on s’interroge aussi comment peut-on cheminer vers une conférence nationale unique dans un atmosphère d’exclusion.

Madagascar tribune 07/04/05

RAW

Manandafy Rakotonirina: Pour une loi d’amnistie

«La tenue d’une conférence nationale doit avoir comme préalable l’adoption d’une loi d’amnistie ». Cette conviction émane de Manandafy Rakotonirina, président du MFM, lors d’une émission sur TV Plus. Pour ce politique, « les protagonistes de la crise de 2002 doivent tous jouir de leur liberté pour pouvoir participer à cette réconciliation nationale ». En clair, ce chef de parti, et non moins conseiller spécial du président de la République, voit d’un mauvais œil une conférence nationale où les principaux leaders de l’ancien régime seront absents, étant en exil ou en prison.
Par ailleurs, Manandafy Rakotonirina semble déjà avoir une certaine idée de l’issue de cette conférence nationale : « Un nouveau projet de Constitution ». En effet, une nouvelle Constitution va logiquement générer de nouvelles élections, notamment, présidentielles. A moins que des dispositions transitoires y soient transcrites pour édicter que le président de la République, actuellement en exercice, reste encore à son poste jusqu’à la fin de son mandat.
Toujours est-il qu’un nouveau projet de Constitution, de surcroît bouclé par des assises ignorées par le régime en place et où le TIM n’est d’ailleurs pas partie prenante, aura assurément du long chemin à parcourir avant d’espérer pouvoir être soumis à un référendum populaire. Dans ce cas, les ténors de cette conférence nationale, soutenue par le MFM et l’AVI, veulent placer le pouvoir au pied du mur. En tout cas, Manandafy vient de jeter un gros pavé dans la mare présidentielle.

Gdi 010405

Roll Mercia