Manandafy Rakotonirina

La SPDUN doit être soutenue

 En tant que président national du Mfm mais aussi et sans doute en tant que Conseiller spécial du président de la République, Manandafy Rakotonirina a, lors du "Diantana" de dimanche dernier, lancé un appel à l'Etat à davantage de respect et d'attention à ce que les autres partenaires disent ou laissent entendre. A preuve, il a évoqué la convention salariale qui porte à 230.000 Fmg le salaire minimum interprofessionnel garanti et qui prend du temps à être avalisé par l'Etat. La SPDUN dont l'orientation globale ne peut être qu'une balise de protection du régime contre tout mouvement de déstabilisation ou tout mouvement de rue contre Marc Ravalomanana doit également, à son avis, être soutenue. Il faut reconnaître que la question d'amnistie partage l'Arema entre le SPDUN et le CRN. Il faut aussi admettre que les craintes du Tim sont légitimes. Répondant aux questions soulevées par le responsable de l'émission, Manandafy apporte un éclairage nouveau sur les circonstances, les tenants et aboutissants de la SPDUN.

Les initiateurs de la SPDUN sont issus dans leur totalité des rangs des comités de soutien du Pr Albert Zafy, Herizo Razafimahaleo, Daniel Rajakoba et une infime partie de Marc Ravalomanana. L'idée d'une telle initiative leur était venue au moment fort, vers novembre-décembre dernier, où l'on parlait de réconciliation nationale et de gouvernement de transition. Mais Manandafy leur aurait persuadé que comme auparavant en 1989, il faudrait alors quelque 4 ans et des moyens énormes pour conduire cette lutte et que dans ce cas, le Mfm n'était pas partant.
    Convaincus, les membres de la SPDUN ont convenu avec les chefs de partis invités pour les réunions du Panorama de prendre le chemin de la légalité et de n'utiliser que les pouvoirs que leur confère leur statut de parlementaire. Manandafy affirme que ces assises du Panorama ne sont pas une instance de décision mais se présente comme une force de proposition. C'est ainsi que dans le programme préétabli, la SPDUN s'est penchée sur la question d'amnistie et a confectionné une proposition de loi d'amnistie sélective qu'il soumettra au Parlement. A charge aux parlementaires de la SPDUN de convaincre les collègues des deux chambres de l'examiner et de l'adopter ou de l'amender si besoin est.
En tout cas, selon Manandafy, l'Arema et le Tim sont en mauvaise posture à l'égard de cette question d'amnistie. Le premier a plusieurs de ses membres emprisonnés ou en exil ; il revendique l'amnistie générale tandis que le second n'a aucune garantie sur l'avenir du régime et attend une reconnaissance publique et officielle de la présidence de Marc Ravalomanana. La SPDUN, avoue Manandafy Rakotonirina, ne reviendra plus sur la légitimité de Ravalomanana. La SPDUN a accepté de jouer en faveur de la construction d'une société et d'un environnement juridico-politique nouveau pour qu'il n'y ait plus de dissensions ou de compétitions électorales provoquant une crise ou des violences. Maurice Beranto pour sa part pense que l'essentiel et la solution à cette situation est la discipline entre les partis au sein de la SPDUN d'abord, le respect de la parole donnée et le dialogue. Ce jeune politicien trouve en effet que point n'est besoin d'attendre les garanties du Pr Zafy ou de Didier Ratsiraka ou d'exiger la reconnaissance officielle et publique du moment que la loi sur les partis est bien ficelée. En d'autres termes, que les politiciens se respectent d'abord et se fassent confiance et la loi sur les partis assurera la stabilité. Encore faut-il que les partis éduquent leurs militants, qu'il disposent des structures idoines pour faire de l'auto-discipline une règle d'or pour convaincre les citoyens et les dirigeants !

20/04/04 - Recueillis par RAW