Manandafy Rakotonirina pour un suivi du financement des partis politiques

 

 Election, ethnicité, opposition. Tous ces sujets ont dominé et dominent encore l’actualité politique. Comme à un confident, Manandafy Rakotonirina, président national du parti MFM et conseiller spécial du président nous dévoile sa vision du passé mais aussi du futur de Madagascar non sans une analyse très pointue et un soupçon d’humour propre à cet homme politique.

 

Manandafy Rakotonirina se confie sur la situation politique à Madagascar

 

Vieux loup en politique mais toujours affûté, le président du parti politique MFM (Mpitolona ho an’ny Fandrosoan’i Madagascar) et conseiller spécial du président de la République, Manandafy Rakotonirina livre sa vision et ses aspirations politiques en touchant les sujets les plus sensibles de l’année 2005 et en donnant ses perspectives pour cette année 2006. Cela avec un raisonnement de haut niveau, quelquefois impénétrable, digne de longues années de pratique politique.

 

ETHNICITE

 

Interrogé sur l’existence d’un conflit interethnique, Manandafy Rakotonirina a juste répondu qu’il faut maintenant dépasser ce stade car il ne convient plus à la réalité qui existe. Pour le président du MFM, les Malgaches sont passéistes et veulent rester au XIXème siècle où l’imaginaire collectif était dominé par les concepts de castes et d’ethnies. Or les structures mises en place actuellement détruisent peu à peu cette mentalité.

 

Selon le conseiller du président, avant 1972, tout a été axé sur la capitale mais depuis, Madagascar a subi à la fois une démocratisation intellectuelle et culturelle. Intellectuelle avec la mise en place des écoles régionales, les universités régionales, et culturelle avec la diffusion radiophonique ou télévisée des artistes venant de toute l’Ile. En outre, les différents corps de l’Etat : inspecteur de douanes, de trésors, ministres et autres sont issus des quatre coins de Madagascar. Ce qui démontre un certain équilibre et représentativité au niveau de l’Administration.

 

Et le président du MFM de dénoncer l’existence d’extrémistes merina mais aussi côtiers ultraconservateurs qui incitent à la haine ethnique. Selon lui, dans la phase de capitalisation socioéconomique où l’on se trouve actuellement, le nationalisme pur a perdu sa place, remplacé par le rôle et le concept de «l’Etat-nation». Preuve concrète qu’il avance à cette affirmation, le cas des zones franches où les côtiers, les Merina, les fotsy et les mainty se cotôyent.

 

ELECTION

 

Alors que l’ élection présidentielle de 2007 approche, Manandafy Rakotonirina a tenu à évoquer certaines critiques. Selon lui, le scrutin uninomial de liste comporte beaucoup de failles. Il a donné l’exemple de son parti qui a donné le plus grand nombre de candidats lors des élections des députés, mais n’avait gagné que deux places.


Le financement des partis politiques devrait être suivi de près pour le président du MFM. Telle la gestion des deniers publics, les dépenses mais aussi les revenus des partis politiques doivent être non seulement contrôlés mais surtout limités pour qu’il y ait égalité des chances entre les candidats.

 

Car l’enjeu de loi sur les partis politiques et le code électoral est l’implication future des multinationales qui vont s’implanter à Madagascar grâce au pétrole. La transparence est alors de mise pour éviter que ce qui se passe en Afrique (où les multinationales pétrolières contrôlent les hommes d’Etat en finançant les partis politiques) ne se reproduise chez nous. Le conseiller du président ajoute que si une loi sur les partis politiques n’est pas établie d’autres cas similaires à celui de Voninahitsy Jean Eugène vont se reproduire.

 

OPPOSITION

 

Sur la question de l’opposition et le meeting avorté du 17 décembre dernier, le président national du MFM affirme que le tort est partagé entre les antagonistes.

 

L’opposition et surtout les leaders de cette dernière veulent faire revenir «la logique du 10 août» où tout a fini par un drame.

 

Les tenants du pouvoir de leur côté étaient, pour Manandafy Rakotonirina, trop inflexibles sur leur position. Et le politicien de se demander pourquoi ne pas avoir donné aux opposants le stade couvert de Mahamasina où aucune casse ou grabuge n’est possible.

 

PERSPECTIVE

 

Pour cette année 2006, le président national du MFM est confiant quant à l’augmentation du revenu des fonctionnaires mais aussi le riz. Selon Manandafy Rakotonirina, le développment de la filière riz va se concrétiser cette année.

 

Si pendant les anciens régimes, on misait surtout sur la diminution du prix du riz, l’augmentation de ce dernier permettra de redynamiser la filière de la production jusqu’à la vente. Toutefois, les consommateurs doivent faire montre d’une compréhension vis-à-vis de cette situation.

 

Sitraka Razafimahefa