Manandafy Rakotonirina

Pas de déblocage des fonds sans loi d’amnistie

 Le Conseiller spécial de la Présidence, Manandafy Rakotonirina a affirmé hier que 90% des dettes malgaches seraient annulées à la fin de l’année, mais elles ne le seraient que si une loi d’amnistie était adoptée auparavant. Selon ce politicien leader du MFM, l’adoption de cette loi d’amnistie est une condition sine qua non des bailleurs de fonds, dont ceux au sein du Club des Amis de Madagascar. « C’est un haut responsable du Gouvernement sénégalais qui m’a parlé de cette condition. Pour l’année 2003, le Club des Amis de Madagascar avait gardé le silence, mais si pour l’année 2004, il n’y a pas de loi d’amnistie, il n’y aura pas de financement ni de fonds » a soutenu Manandafy Rakotonirina.

 Alternance

« En effet, l’alternance démocratique est servie comme modèle dans les pays africains actuellement, comme l’alternance au Sénégal, entre l’ancien Président Diouf et le Président Wade, en Afrique du Sud entre Mandela et Thabo Mbeki. On voudrait la même chose pour Madagascar, d’où cette proposition d’adoption de la loi d’amnistie, en signe de pardon pour l’ancien Président et en signe de reconnaissance pour le nouveau » selon ce leader politique. Ce dernier soutient d’ailleurs que cette loi d’amnistie est attendue pour le prochain déplacement du Président malgache à Syrte, Libye, du 27 au 28 février prochain, qui va assister à la réunion extraordinaire de l’Union Africaine. Vu sous cet angle, il y aura donc des rencontres dans les coulisses, puisqu’aucune déclaration officielle ne fait état d’une telle discussion jusqu’à maintenant.

Aucun signe

Manandafy Rakotonirina s’est vu confiés ces « secrets », car on estime qu’il est l’homme de la situation. « J’ai travaillé 12 ans avec Ratsiraka et actuellement, je suis avec le Président Marc Ravalomanana. On pense donc que je peux servir d’interface pour faciliter une telle démarche » a expliqué celui-ci. Cependant, à Madagascar, aucun signe ne fait présager, autant de la part des parlementaires que de la part du Premier ministre, qui a les prérogatives de la mise en place de la commission mixte, d’une éventuelle réexamination de la loi d’amnistie. Les Sénateurs ont rejeté la proposition de loi des députés Tim, et ces derniers ne sont pas favorables à la mise en place d’une commission paritaire mixte. Les avis divergent, rappelons-le, sur les bénéficiaires de l’amnistie. A la lumière des révélations du leader du MFM, si une telle échéance était en cours, on pourrait se poser des questions sur le calme apparent des responsables concernés. Mais il y a calme et calme, et seule la suite des événements pourra déterminer la nature de celui-ci.

 Bodo A.

 Midi Madagascar Vendredi 13 février 2004