Mouvance Il n’y a plus que le MFM et l’AVI comme partis proches du Président, car les deux leaders sont ses conseillers.

MFM et AVI : fidélité sous rançon ?

Face à l’exclusion menée par le parti présidentiel, il semblerait que des membres du parti politique MFM veuillent réagir, mais ne le font pas car le président du parti occupe encore un poste de responsabilité, en tant que conseiller du Président à la Présidence. On a en effet remarqué que Manandafy Rakotonirina n’a pas donné son point de vue sur des événements qui ont pourtant touché de près des membres du MFM, comme l’éviction du ministre des transports, Olivier Rakotovazaha en son temps ou l’arrestation du député d’Ikalamavony plus récemment.

Selon Manandafy Rakotonirina, le MFM ne collabore qu’avec le Président de la République, ce qui, interprété d’une autre manière, voudrait dire qu’il ignore les autres entités du régime, dont le Gouvernement en particulier. En ce moment, le leader du MFM ne cache pas son souhait de voir le Premier ministre quitter son fauteuil, comme beaucoup de politiciens de la place. On susurre qu’il ne serait pas contre une nomination à ce poste, mais jusqu’ici, cela relève encore de la spéculation. Manandafy propose également, pour renforcer la place du régime actuel, de procéder à une conférence sur la bonne gouvernance, la seule issue qu’il trouve pour résoudre la situation assez tendue du moment. « Le Président de la République ne peut se prononcer, car il n’y a aucun dossier constitué. Les partis intéressés par cette démarche devront faire cet effort », a déclaré Manandafy Rakotonirina.

Entente passive

Pour le cas de l’AVI, on a vu ces derniers temps les mouvements initiés par ce parti, avec à sa tête un autre conseiller du Président, Norbert Ratsirahonana. Ce dernier, avec le parti de Marson Evariste, le RPSD, formait le noyau composant le firaisakinam-pirenena, avec le TIM tout juste après l’accession de Marc Ravalomanana au pouvoir. Actuellement, cette configuration ne semble plus fonctionner, et la récente mésentente entre TIM et AVI a sans doute signifié la fin de l’entente passive, bien que les deux partis aient affirmé que le divorce n’est pas consommé. Mais le fait que le président du parti, tout en étant conseiller du Président se soit mis sur le devant de la scène, prouve que le courant passe avec ses partisans. « L’AVI aime bien monter au créneau, mais calme quand même le jeu. Rappelez-vous ce qui s’est passé pour les élections à Marovoay », a analysé un observateur politique pro-Ravalomanana. Une manière de dire que ce mouvement de l’AVI n’était pas le premier ni le dernier du genre. Mais quoi qu’il en soit, on remarque que les forces politiques soutenant le Président sont assez perturbées. « A la fin de son règne, Ratsiraka s’est battu avec le RPSD, l’AKFM Fanavaozana et le Leader Fanilo. Je pense que cela fragilise le pouvoir de se battre avec tout le monde », a analysé Razafimahefa, du Grad Iloafo, un parti qui se dit centriste mais qui penche plus vers le soutien au régime actuel. Marc Ravalomanana ayant toujours favorisé le côté économique par rapport au côté politique, ces querelles internes le laisseront sûrement de glace.

Midi Madagascar 24/02/05