Olivier Rakotovazaha

«Sur quels critères ?»

La publication de la communication faite en Conseil de gouvernement par la vice-Primature à propos des craintes que le pays n'atteigne le point d'achèvement n'a pas été du goût de tout le monde. On comprendra alors autrement le pourquoi du petit-déjeuner de presse de mardi dernier. D'autant que la dépréciation du Fmg ne cesse de nourrir les appréhensions quant aux capacités réelles des gouvernants. Toutefois, c'est sans compter sur des esprits pointilleux qui n'admettent pas que le peuple soit aussi facilement mené en bateau. Parmi ces esprits critiques, Olivier Rakotovazaha, ancien ministre des Transports, commente les propos retenus lors de ce petit-déjeuner de presse et pointe du doigt certaines affirmations, douteuses à son avis...

 Dans son rapport, la vice-primature a fait état, de quelque 3.760 km de travaux routiers engagés depuis 2003, dont 1.760 km sont réalisés. Dès lors, remarque Olivier Rakotovazaha, le décaissement effectué ne serait que de l'ordre de 46,8 % depuis l'année 2003. Il s'interroge alors sur quelle base ou sur quels critères de performance peut-on fonder l'optimisme que le vice-premier ministre veut partager car un tel taux de décaissement ne convainc pas sur le bon déroulement du programme.

Ayant été en charge du ministère des Transports, ce cadre Mfm attire l'attention sur les 9.000 km de travaux routiers qui doivent être réalisés en 6 ans dans le cadre de l'APL 2, dont 1.600 km de pistes rurales. Si aujourd'hui les travaux ne sont effectifs que sur 1.760 km, poursuit-il, ce qui signifie que seulement près de 160 km de pistes ont été réellement fait.
    En tout cas, remarque notre homme, si les bailleurs de fonds trouvent que moins de 50 % de taux de décaissement est prometteur, que demande le peuple sinon que les fonds soient débloqués le plus rapidement possibles ? Toujours est-il que la mise en oeuvre de certains segments du Programme sectoriel Transport est en train d'accuser un retard, souligne Olivier Rakotovazaha qui cite entre autres la mise en concession du réseau sud de la Rncfm, la création de l'Agence de transport terrestre (ATT), la création de l'Agence nationale de la Météorologie, qui sont toutes des conditionnalités techniques pour l'obtention des fonds liés à l'APL 3. Ce fonds s'élève à 2 milliards de dollars, précise-t-il.

    En d'autres termes, le secrétaire national administratif du Mfm veut bien croire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Sachant toutefois qu'il y avait des conditions qu'il fallait en son temps remplir avant que les bailleurs de fonds ne débloquent les fonds, il reproche aux tenants du pouvoir actuel de ne pas se plier aux règles de la transparence et d'entretenir le peuple dans le flou de l'optimisme béat.

    En tant que leader politique, Olivier Rakotovazaha n'a pu s'empêcher de s'interroger pourquoi veut-on faire fi des questions politiques alors que le DSRP lui-même en fait une conditionnalité dans l'adoption du statut de l'opposition. Le Nepad est plus explicite en matière de politique et de réconciliation nationale, précise-t-il quand il suggère le processus de règlement de conflits. Bref, il ne s'agit pas de critiquer pour critiquer mais d'apporter davantage de lumière sur ce qui demeure flou et entretient des hésitations chez le citoyen. Un taux d'investissement de l'ordre de 16 % comme on le laisse entendre aujourd'hui autorise-t-il l'optimisme alors que le DSRP fixe un objectif de 20 % ? En tout cas, explique l'ancien ministre et candidat malheureux du Mfm lors des dernières législatives dans le VIè Arrondissement de Tana-ville, la perte de confiance de la population en raison de cette opacité et ces doutes que l'on aime quelque part entretenir, se ressent dans le nombre de voix dégressif engrangés par le Tim dans les consultations populaires successives.

Madagascar tribune 28/02/04 - Recueillis par RAW

MFM au Falda

Le trio d’Analamanga, de retour

Constant Raveloson, Olivier Rakotovazaha et Rapelanoro Rabenja, le trio du MFM Analamanga, donne rendez-vous aux militants de Tana au Falda d’Antanimena, pour analyser la situation politique du moment et discuter des affaires internes du parti. Olivier Rakotovazaha, ancien ministre des Transports ne manquera sûrement pas, au cours de cette réunion, de relater la position réelle du MFM à l’égard des tenants du pouvoir

Gdi 28/02/2004