Olivier Rakotovazaha vide son sac !

Ancien ministre du gouvernement Sylla et membre influent du bureau politique MFM dont le président national figure parmi le staff du chef de l'Etat à la présidence, M. Olivier Rakotovazaha, fort de ses expériences à la tête du ministère des Transports à l'époque, a voulu porter sa vision sur le cours des affaires nationales bien qu'il soit à l'extérieur des rouages de l'Etat. La chute de la monnaie nationale, l'inflation générale des prix...etc, tout est décortiqué par l'ancien ministre...

Rakotovazaha non moins technicien du parti "Mafana" a procédé à un zoom en arrière avant de philosopher sur l'instabilité de notre Marché Interbancaires de Devise (MID) actuellement. Depuis l'ère du Pr Zafy Albert, il a été convenu avec les bailleurs de fonds de donner une autonomie à la Banque Centrale. En marge de cette disposition, c'est la Banque Centrale qui détermine la politique monétaire et assure l'intégrité de la monnaie nationale et la stabilité des prix.
    De l'intégrité du Fmg et la stabilité des prix de marchandises, force est de constater que la Banque Centrale a failli à ses responsabilités, a-t-il poursuivi. "Il faut que l'Etat revienne à la décision qui plébiscite la Banque Centrale comme patron de notre politique monétaire. Bien que le système de flottement monétaire soit irréversible, la destinée de l'économie nationale devrait être entre les mains de l'Etat en tant qu'une République souveraine". Et lui de continuer, si l'économie est vulnérable, c'est la surêté de l'Etat même qui se trouve mis en jeu.

"Autorité de Transport terrestre"

    Faisant une allusion sur les 100 milliards Fmg décidés par le gouvernement à titre de filet de sécurité, Rakotovazaha s'interroge pourquoi ne procède-t-on pas à l'augmentation de salaire si l'Etat a voulu faire face à la hausse des prix ? On aurait voulu entendre un filet de sécurité affectant le secteur pétrolier, a-t-il continué. Pourquoi une augmentation de salaire pour les employés ? Les professionnels libéraux ont la faculté de réagir en augmentant le prix de leurs services pour contrecarrer l'inflation. Or, ce n'est pas le cas pour les gens qui vivent à partir d'un salaire fixe. De l'avis de cet ancien staff d'Ambohitsorohitra, ces mesures seraient peu convaincantes par rapport aux résultats escomptés.

 Interrogé sur l'exaspération des usagers face à la hausse du tarif des transports, ce père du Kmsb (Komity Miaro ny Safidim-bahoaka) n'a pas pu s'empêcher de dire que le secteur des transports est loin d'être satisfaisant. Pour trouver un juste équilibre entre les usagers et les professionnels, l'ancien ministre déterre un certain projet conçu par son équipe depuis 2002 quand il était encore au commande du ministère des Transports. Il s'agit de la mise en place de "l'Autorité de Transport terrestre".

Cet organe sert à mettre sur pied une centrale d'achat tant réclamée par les professionnels du secteur. Il en est de même pour la gestion des tickets de transport. En marge de ce système de billets, l'Etat aura pu percevoir une partie du bénéfice réalisé pour se pencher sur la réhabilitation des infrastructures, voire procéder à un tarif spécial étudiants et personnes âgées. Et ce cadre Mfm d'ajouter que ledit projet fait partie des conditionnalités pour décrocher de l'APL3, une enveloppe de 2 milliards $US de la Banque Mondiale, pour tous les travaux d'infrastructures du secteur transport.

    Tergiversations

A titre de rappel, la négociation sur l'APL3 devrait être bouclée depuis le mois de juin 2003 et toutes les conditionnalités y afférentes devraient être achevées cette année. Voulant donner un petit détail sur la question, une de ces conditionnalités consiste à la mise en concession du Réseau Sud Fianarantsoa-Côte Est (FCE) et la mise en concession du Port de Manakara. Mais sa réalisation reste dans la liste d'attente, a-t-il martelé. "Par ailleurs, l'APMF (Agence Portuaire Maritime) devrait être instituée depuis 2003 dans la mesure où elle figure parmi les conditionnalités du décrochage de l'APL3. Et c'est à l'occasion du dernier Conseil des Ministres que le gouvernement a pu procéder à la nomination de son Directeur général. Alors que ça remonte depuis notre époque. Une tergiversation peu compréhensible ! ", a-t-il affirmé.

Voulant vider son sac, cet ancien ministre a cité un exemple de financement qu'il avait entrepris de son temps pour des travaux d'ouvrage d'un chemin de fer de 1.500 km reliant Tananarivo à Toliara et même Fort-Dauphin. "Je l'ai déjà présenté au Premier ministre Jacques Sylla et à M. le Président. A la veille de mon départ du gouvernement en janvier 2003, j'ai déjà envoyé un émissaire pour finaliser le dossier avec nos partenaires financiers en Italie ; mais cette mission a été supprimée en dernière heure par l'autorité supérieure".

    Bref, après le député Reboza Julien non moins ancien ministre de l'Avi au sein du gouvernement Sylla, c'est le deuxième ministre remercié de l'ancien l'équipe Sylla qui est monté au créneau pour étaler au grand public sa vision du contexte politico-économique qui prévaut actuellement. Et pour finir Olivier Rakotovazaha a précisé que même s'il a claqué la porte d'Ambohitsorohitra en tant que conseiller spécial, il reste toujours derrière le chef de l'Etat Marc Ravalomanana.

07/06/04 - Recueillis par Adrien R