Une mission de l’ONU,
région Afrique a séjourné une semaine dans le pays. Conduite par Seck Ahmédou El
Bécaye, un expert en processus électoral, cette mission a été accompagnée par le
représentant résident de l’ONU à Madagascar, Bouri Sahnoudi. Elle a rencontré le
22 février dernier dans la matinée les dirigeants du parti MFM dont entre
autres, Manandafy Rakotonirina, Olivier Rakotovazaha et Jacques Aîmé
Raharinirina. Selon Manandafy Rakotonirina, il s’agit pour l’ONU de sonder
l’opinion si le pays, si les citoyens, les partis et la société civile sont
prêts ou non à aller vers des élections démocratiques et d’identifier les
obstacles pour les éradiquer ou les réduire au maximum.
Le Code électoral mais surtout le bulletin unique,
selon Manandafy
En quelque sorte c’est une voie préventive des crises électorales si nous
avons bien compris. Manandafy Rakotonirina qui a livré à ses hôtes ses
appréciations de la situation de la part du MFM. Apparemment, ces appréciations
ne diffèrent pas beaucoup de celles du KMF/CNOE ou du FFKM ou de la SEFAFI
(Observatoire de la vie nationale), avec toutes les précautions nécessaires. En
d’autres termes, selon le MFM, le pays est prêt mais il faut lever certains
obstacles, dont le Code électoral, la liste électorale…le statut des partis et
leur financement.
Le MFM a d’ailleurs fait comprendre qu’il adhère aux annotations faites par
le KMF/CNOE et le Conseil national électoral sur le Code électoral mais la
différence principale réside dans le fait que le MFM insiste sur la nécessité
d’un bulletin unique. Cela permet de réduire les charges des partis et des
candidats et de les soustraire des tentations de la compromission. Mais surtout,
cela évite aussi aux électeurs les tentatives de corruption ou plus simplement
cela les empêche de vendre leur vote. En tout cas, selon Olivier Rakotovazaha,
la révision de ce Code électoral est nécessaire car quoi qu’on dise, il est
mauvais. Le cas d’un candidat MFM qui a fait des pieds et des mains pour pouvoir
déposer son dossier de candidature à la mairie d’Ambatolampy a été évoqué. Ce
candidat n’a jamais pu déposer à temps son dossier car il s’est fait tourner en
bourrique, ne maîtrisant pas le code électoral et surtout face à une entité qui
abuse de ses prérogatives nous fait comprendre Olivier Rakotovazaha.
L’amnistie aussi
Outre le Code électoral, le MFM insiste également sur l’amnistie. Manandafy
Rakotonirina a d’ailleurs demandé à l’envoyé spécial de Kofi Annan, Seck Ahmédou
El Bécaye, les positions de l’ONU à ce propos car la question a, selon Manandafy
Rakotonirina, ses origines et sources la mission Ibrahim Fall en 2002. Lors des
négociations de Dakar, alors qu’on cherchait les voies et moyens pour résoudre
la crise post-électorale, Ibrahim Fall toujours selon Manandafy, a fait
comprendre aux deux protagonistes Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, la
nécessité d’une amnistie. Question qui n’a pas eu de réponse claire, précise
notre interlocuteur.
Madagascar Tribune 27/02/06