L’Express de Madagascar 19/10/02

Le Pds Pety Rakotoniaina défend sa cause et dénonce les dangers du parti unique
"J'ai les mains propres...Je n'ai pas peur de dossiers...(et)...on ne me fera pas chanter avec des menaces contre mon fauteuil de Pds". Pety Rakotoniaina, ancien député d'Ikalamavony, héros de la conquête de Fianarantsoa, devenu président de la délégation spéciale de la province est passé hier au Motel de Tana à une contre-offensive majeure qui sera relayée sur les ondes de grande écoute. Le commandant en chef de la Gendarmerie nationale, le général de division Sambiheviny Fiandrama Elson, a de nouveau fait l'objet d'une attaque personnelle en règle. Mais dans l'actuelle conjoncture électorale - dans laquelle son parti, le Mfm présidé par Manandafy Rakotonirina, a déclaré s'engager -, les virulents propos de Pety Rakotoniaina ont relevé par endroits, plus de la démonstration de force voire de l'intimidation que de l'autodéfense. Devant une masse compacte de plus de deux cent personnes qui ont noyé la presse, le Pds de Fianarantsoa a annoncé pour vendredi prochain, la tenue dans la capitale betsileo, d'une "grande" manifestation de soutien à laquelle il invite les journalistes pour constater de visu l'adhésion populaire aux actions qu'il a entreprises pour que "vingt cinq après", la province de Fianarantsoa renoue avec la sécurité. Des signaux politiques clairs ont été lancés. "Des pratiques Arema semblent resurgir. Si autour de Marc Ravalomanana, on ne retrouve que le seul Tim, c'est Didier Ratsiraka qui revient".
Le président de la délégation spéciale de Fianarantsoa, Pety Rakotoniaina, s'est livré hier après-midi au Motel de Tana à un véritable jeu de massacre au détriment du général Sambiheviny Fiandrama Elson, commandant en chef de la Gendarmerie nationale. Il l'a nommément accusé de briser sciemment un "élan populaire" qui a pourtant, selon lui, permis "vingt cinq après" l'avènement de la sécurité dans la province betsileo. Jusqu'à évoquer des accointances avec le "dahaloïsme" ou grand banditisme rural -un fléau qui n'a jamais pu être éradiqué dans les campagnes malgaches- l'impétueux Pety Rakotoniaina est allé très loin, bien au-delà des risques de procès en diffamation. D'autant plus que la contre-offensive majeure que semble enclencher celui qui rappelle avoir été un acteur majeur de la conquête de Fianarantsoa, sera relayée sur les ondes de grande écoute de la capitale. La descente organisée de journalistes sur Ikalamavony, initiée la semaine dernière par Monja Roindefo, sur fond de dénonciations de rackets, extorsions et irrégularités diverses présumés commis pendant les opérations de sécurisation patronnées par le pds, a mis le feu aux poudres et lancé le premier, Germain Rakotonirainy au créneau. Lors d'une conférence de presse tenue au Karibotel jeudi, le secrétaire général du parti Mfm, celui de Pety Rakotoniaina, avait sommé le régime de choisir entre le général Sambiheviny et le pds. Débarquant au Motel de Tana, entouré de gardes de corps, ce dernier devait proclamer haut et fort qu'il a "les mains propres" , que"il n'a pas peur de dossiers" et que "on ne le fera pas chanter avec des menaces contre son fauteuil de pds". La conférence de presse a signé le point culminant d'une longue histoire conflictuelle entre la gendarmerie nationale et l'ancien député d'Ikalamavony. Sous le régime de l'amiral, la gendarmerie avait demandé à plusieurs reprises -sans succès- la levée de l'immunité parlementaire de Pety Rakotoniaina pour des auditions dans le cadre de diverses affaires liées notamment au vol de bovidés et les dossiers y afférents étaient restés pendants. Il l'a réitéré hier, Pety a toujours entretenu des relations difficiles avec la Gendarmerie, lui préférant à l'époque, les Das -Détachements autonomes de sécurité- relevant de l'armée. Une réelle aversion à été clairement perçue hier pour des opérations de sécurisation qui ne devaient relever que de la seule gendarmerie. "On continuera (seule) notre entreprise".


"C'EST DIDIER RATSIRAKA QUI REVIENT"


Néanmoins dans l'actuelle conjoncture électorale -dans laquelle son parti, le Mfm présidé par Manandafy Rakotonirina, a déclaré s'engager- les virulents propos de Pety Rakotoniaina ont relevé par endroits, plus de la démonstration de force voire de l'intimidation que de l'autodéfense. Devant une masse compacte de plus de deux cent personnes qui ont noyé la presse, le pds de Fianarantsoa a annoncé pour vendredi prochain, la tenue dans la capitale betsileo, d'une "grande" manifestation de soutien à laquelle il invite les journalistes pour constater de visu "l'adhésion populaire aux actions qu'il a entreprises" pour que la province de Fianarantsoa renoue avec la sécurité. Il n'a cependant pas nié de "légers " accrocs mais que "ils sont sans commune mesure avec les résultats obtenus". Des signaux politiques clairs ont été lancés. "Des pratiques Arema semblent resurgir. Si autour de Marc Ravalomanana, on ne retrouve que le seul Tim, c'est Didier Ratsiraka qui revient". Interrogé s'il se présentait aux législatives, Pety a déclaré ne pouvoir encore se prononcer mais que s'il le faisait "il serait élu (à 95%) sans problèmes où que ce soit dans la province". Pds ou non.
:

Mamy Nohatrarivo

Express de Madagascar 19/10/02

Midi de Madagascar 19/10/02

 

Le ton se durcit entre Pety et Sambiheviny !
Pety accuse le commandant de la gendarmerie d'un racket de 200 millions Ihosy

Le PDS de Fianarantsoa, Pety Rakotoniaina, n'a pas maché ses mots à l'endroit du général Sambiheviny, hier au cours dune conférence de presse, qu'il a organise au Motel d'Antananarivo. De révlations en accusations, il devait tirer à boulets rouges sur le commandant en chef de la gendarmerie nationale. Les élections législatives et les affaires nationales ont été également abordées lors de cette conférence de presse qui s'est déroulée dans une ambiance parfois survoltée, dans une salle électrique, investie par des militants du MFM. Des raiamandreny du Faritany ont aussi fait le déplacement…

Dominique Ramiandrisoa

Alors que son prédécesseur, l’ancien gouverneur Emilson est passé devant les juges, pour une enquête au fond, le PDS Pety Rakotoniaina, lui, a donné une conférence de presse, hier au Motel d’Antananarivo, à Anosy. Dans son langage cru et direct, le premier responsable de la province autonome de Fianarantsoa n’est pas allé par quatre chemins pour accuser le commandant en chef de la gendarmerie nationale, le général Sambiheviny, d’un racket de 200 millions de Fmg à Ihosy. Sur sa lancée, Pety accuse également ce dernier de vouloir déstabiliser la province autonome de Fianarantsoa. Pour étayer sa thèse, il a cité la nomination du commandant Yvon, à la tête de l’opération Vahoro dans le Faritany de Fianarantsoa. « Cet officier a participé à des actes de terrorisme dans la province de Fianarantsoa, lors de la récente crise que le pays a traversée », révèle Pety Rakotoniaina. Il enfonce le clou en affirmant que Sambiheviny est de connivence avec les Dahalo, l’accusant de coupable d’association de malfaiteurs.

Dossiers

Concernant toujours Sambiheviny, Pety Rakotoniaina a rappelé que ce général de la gendarmerie nationale, avait déjà plusieurs dossiers à son encontre, au cours de son premier mandat à l’Assemblée nationale. « Cela ne m’a pas empêché d’être réélu à 83%, à Ikalamavony, pour mon second mandat », a-t-il souligné. A propos justement des législatives, « c’est l’intérêt de la province qui doit primer. La majorité de la population veut que je reste à mon poste actuel », a-t-il indiqué. Et de clamer haut et fort, qu’il ne cédera à aucun chantage, même s’il doit pour cela sacrifier un troisième mandat successif, à la Chambre basse. L’ordre de poursuite que Sambiheviny a l’intention de demander au ministère de l’Intérieur à son endroit, n’émeut pas davantage Pety, apparemment très sûr de lui.

Dénonce

Pour ce qui est de « l’affaire d’Ikalamavony », le PDS estime que Monja Roindefo est mal placé pour régler le problème de ce Fivondronana. « Monja Roindefo est président d’un parti, il aurait dû envoyer un émissaire à sa place pour régler le cas des Antandroy », a-t-il signalé. A propos de la conjoncture politique actuelle, Pety Rakotoniaina dénonce l’attitude de certains hauts dignitaires du pays. « Un courant est en train de passer actuellement dans les hautes sphères, pour écarter du pouvoir des compagnons de lutte. Une certaine pratique de l’Arema dans le temps», a-t-il déploré. Avant d’ajouter que si l’entourage du président Marc Ravalomanana est constitué dans sa totalité des membres du Tiako i Madagasikara, « c’est l’image de Ratsiraka qui reviendra ». Le feuilleton n’est sans doute pas terminé. En tout cas, le ton ne cesse de se durcir dans ce face-à-face qui prend la tournure d’un bras de fer…