PETY RAKOTONIAINA

Futur maire de Fianar ?

Pety Rakotoniaina pourrait être le prochain maire de Fianarantsoa, du moins si les tractations aboutissent et si ensuite les électeurs le veulent bien. L’ancien chef de la province a, en effet, été sollicité par un regroupement de partis et d’organisations sociales, mais a, pour l’instant, réservé sa réponse. Les tractations qui auront lieu au début de la semaine prochaine, dès le retour de Pety Rakotoniaina (actuellement à Tana-Ville) dans la capitale du Betsileo, vont signifier la réussite ou l’échec du projet. Le scrutin, en tout cas, est très ouvert à Fianarantsoa avec le retrait définitif du maire Andriantsoa Guy Ho Lam qui ne peut plus se présenter après deux mandats. Le candidat du TIM (qu’on ne connaît pas encore) est déjà donné vainqueur, notamment car les deux circonscriptions de la ville ont plébiscité deux poulains de ce parti aux dernières législatives. Mais l’entrée en lice de Pety Rakotoniaina pourrait fausser les pronostics et réserver des surprises. Une bonne partie de la population fianaroise a, en fait, été séduite par l’allant de Pety Rakotoniaina, lequel est l’artisan principal du triomphe de la cause de Marc Ravalomanana dans la ville lors de la crise. L’éviction peu élégante du jeune PDS par le même Marc Ravalomanana a ensuite consterné et laissé un goût de cendre. Les jeunes de Fianar pourraient militer en nombre pour le candidat Pety Rakotoniaina, d’abord car avant son limogeage, il avait remis cent ordinateurs aux établissements scolaires de la ville et projetait d’étendre la dotation. Ensuite, car il possède une station dénommée Radio Sava qui jouit d’une excellente audience après des jeunes de Fianarantsoa.

GDI 090903

COTONA : Anti-karana, selon Pety

Après une éclipse de trois mois, Pety Rakotoniaina, ancien PDS de Fianarantsoa et membre du KMMR, refait surface et réapparaît dans la capitale.

En effet, après les meetings dispersés du KMMR de début juin, il a gardé le silence et n’a pas donné signe de vie. Nous l’avons interrogé hier sur les derniers développements de la vie nationale.
- La Gazette de la Grande Ile: Les chefs du KMMR sont de plus en plus critiques à l’endroit de Marc Ravalomanana. Partagez-vous leur position ?
- Pety Rakotoniaina : Oui, car Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Tous les deux aiment donner des ordres sans en référer à personne. Didier Ratsiraka tient cela de la vie de caserne, et Marc Ravalomanana de ses fonctions antérieures de PDG. Ce dernier pense qu’il sait tout et ne veut consulter personne. Il prend des décisions irréfléchies qui peuvent aboutir à des heurts tribaux, comme dans le cas de Tantely Andrianarivo.
- La Gazette : Que pensez-vous des récentes détaxations ?
- P.R : C’est une mesure intéressante car les prix vont baisser, mais de quelle manière va-t-on combler le manque à gagner au niveau des impôts ? L’Etat d’ailleurs agit de façon déloyale à l’endroit des opérateurs qui ont un stock d’ordinateurs ou de réfrigérateurs taxés, et qui seront contraints de vendre à perte. L’Etat devrait les dédommager car ils sont vraiment lésés. Le comportement de Marc Ravalomanana ne se soucie pas de l’intérêt national, mais vise à handicaper les opérateurs karana. Je constate d’ailleurs que tous les produits sont détaxés, sauf ceux importés par les concurrents de Tiko, comme l’huile. Comme Tiko est exonéré, ces mesures semblent le favoriser.
- La Gazette : L’affaire Cotona fait des vagues actuellement…
P.R : L’Etat a tort de réclamer le paiement dans un délai aussi court car tous savent l’impact de la crise de 2002 sur la trésorerie des entreprises. Je m’étonne qu’on s’attache à séduire par tous les moyens les investisseurs étrangers, alors qu’on brime ainsi ceux qui ont déjà fait leurs preuves. A mon avis, on s’attache à écarter Aziz Ismael qui dirige aussi les Pêcheries de Nosy Be, car Ravalomanana veut pénétrer sur le marché juteux de la pêche.
- La Gazette : Est-ce que la cession de terres aux étrangers trouve grâce à vos yeux ?
P.R : Je n’aurais pas soutenu Ravalomanana s’il avait déclaré avant les élections qu’il allait vendre des terres aux étrangers. On aurait d’ailleurs dû commencer par d’autres conditions plus intéressantes pour les investisseurs, comme le rétablissement de la sécurité. A quoi cela sert d’appeler les investisseurs alors que les banques sont dévalisées, que les dahalo règnent dans les campagnes et que les kalachnikov pullulent ?


Propos recueillis par A.R

 

GDI 08/09/2003