Le candidat Pety Rakotoniaina et non moins maire de Fianarantsoa 1 s'insurge contre les propos du président Ravalomanana quant à la gestion de sa commune lors de la visite inopinée de ce dernier dans sa circonscription et en son absence...
Etant dans la capitale depuis quelques jours, le
maire de Fianarantsoa I, Pety Rakotoniaina réagit par rapport à cette visite
inopinée du président Ravalomanana et à la fois candidat à la présidentielle du
3 décembre 2006.
« Marc Ravalomanana est un trouillard et il ne s’empêche pas de vous
poignarder du moment que vous avez le dos tourné. » Il s’explique : « Etant
républicain depuis toujours, j’ai été respectueux des règles élémentaires de
protocole et de hiérarchie. Aussitôt que j’ai été avisé d’une visite du
président de la République dans ma circonscription, j’ai rameuté la population
et tout organisé pour l’accueillir comme il se doit. Or cette fois, le président
candidat Ravalomanana a en quelque sorte dérogé à la règle et s’est permis de
saisir l’occasion d’une manifestation culturelle qui s’est déroulée dans la
ville pour se faire une image de sa popularité. Et ce, en mon absence. C’est
pendant mon absence également qu’il s’autorise de courtiser mes électeurs et de
procéder à des manœuvres qui sont douteuses en plus. Car personne n’est sans
savoir que la Commune urbaine de Fianarantsoa n’a pas encore eu ses subventions
de l’année 2006 ».
Apparemment, Pety Rakotoniaina ne digère pas la stratégie médiatique adoptée
par le président de la République qui est aussi son concurrent mais qui utilise
les prérogatives de l’Etat pour dominer dès le départ, d’un cran ses
adversaires.
Les subventions pour le compte de l’année 2006 ne sont pas encore
arrivées
« Où veut-il en venir à travers tous ces propos qu’il a eus lors de son
dernier passage à Fianarantsoa sinon à me dénigrer et à faire en sorte que les
Fianarois et les électeurs potentiels du candidat de "Tambatra" soient
désemparés en apprenant la mauvaise gestion de la commune. La réalité, si vous
voulez c’est que la Commune urbaine de Fianarantsoa a été félicité par le
ministre de l’Economie, des Finances et du Budget car elle a battu le record en
matière de recouvrement fiscal. Par ailleurs, si avant que je n’accède à la
Mairie, les subventions annuelles à la Commune urbaine de Fianarantsoa
s’élevaient à près de 3 milliards Fmg, depuis 2004, ces subventions n’ont jamais
dépassé les 400 millions Fmg par an. Les subventions de l’année 2006 ne sont pas
encore arrivées sauf celles relatives au Secrétariat de l’Etat-Civil, aux
dispensateurs de médicaments (Santé) et aux Ecoles pour entretien et
réhabilitation. Dès lors et malgré nos performances, les recettes propres à la
Commune urbaine qui s’élèvent à près de 3 milliards Fmg ne sont pas suffisantes
pour faire mieux comme je le souhaite.»
« Ce ne sont que des avances de trésorerie »
« Ceci dit, la décentralisation et le transfert des ressources vers les
communes ne sont que fictives pour l’instant. Les taux de bases de taxes et
impôts prélevés sont encore des taux des années 2000, or les dépenses inhérentes
à la voirie par exemple sont allées croissantes étant donné, ne seraient-ce que
les prix toujours à la hausse du carburant »
Donc de l’avis de Pety Rakotoniaina, candidat lui aussi à la présidence du 3
décembre prochain, « le fait que son concurrent, en l’occurrence Marc
Ravalomanana, polémique sur le sujet traduit son irresponsabilité ou du moins un
brin de son caractère de menteur ». « Menteur car il sait très bien que les 400
millions Fmg promis par Marc Ravalomanana et présentés comme étant de l’argent
propre du candidat président Ravalomanana ne sont autres que des avances de
trésorerie auprès du Trésor », souligne notre interlocuteur.
En tout cas, le maire candidat Pety Rakotoniaina se défend d’entretenir le
bordel dans sa circonscription et encore moins de l’encourager. Au contraire, il
promet de sortir le pays du marasme et du bordel dans lesquels on veut bien le
réduire quelque part. Pety Rakotoniaina déplore que le pays entretient davantage
de politiciens et d’hommes d’Etat qui ne pensent qu’à leurs intérêts plutôt que
des intérêts et du bien de la Nation. Le pays a aujourd’hui besoin,
conclut-il, d’un président qui réfléchit, qui pense, qui travaille et qui agit
dans le concept et la vision Nation plus que tout autre. « Et pour
l’identifier, il faut bien observer le parcours politique des candidats », dixit
le candidat Pety Rakotoniaina.
Bref, à chacun sa stratégie de précampagne d’autant que le président a déjà
plusieurs longueurs d’avance.