Pour couler Pety : Ravalomanana fait diligence…

La semaine dernière, Marc Ravalomanana était à Fianarantsoa et avait promis de prendre en charge les arriérés de salaire des employés de la commune urbaine de Fianarantsoa. Il a en effet dit lors de la réunion qu’il avait présidée que ces employés ne touchaient que sept mois de salaire sur douze. On a annoncé que le chef de l’Etat avait concrétisé sa promesse hier, expédiant à Fianarantsoa l’équivalent de deux mois de salaire ainsi que la subvention de 400 millions de fmg au titre de 2006. Marc Ravalomanana fait diligence à l’approche du scrutin présidentiel dans le but de séduire les électeurs fianarois. En filigrane, le maire Pety Rakotoniaina (par ailleurs concurrent de Marc Ravalomanana à l’élection présidentielle) est présenté comme un mauvais gestionnaire incapable de payer la solde de ses employés.


Quant à Marc Ravalomanana, il se donne l’image suivante : dès qu’il prend les choses en main, tout va pour le mieux… On notera néanmoins que certains maires d’opposition, comme Pety Rakotoniaina et Rolland Ratsiraka sont privés de subvention par le régime et se trouvent dans l’incapacité de gérer convenablement leurs cités. On veut ainsi discréditer ces premiers magistrats de la ville et inciter les habitants à mieux voter lors des prochains scrutins municipaux. Il est curieux que Marc Ravalomanana, qui fut maire de Tana-Ville et qui connaît donc l’apport précieux des subventions étatiques, agisse de la sorte…
En tout cas, en transférant ces fonds vers Fianarantsoa, il n’est pas sûr du tout que Marc Ravalomanana regagne les faveurs des Fianarois. Ces derniers ont massivement milité pour l’actuel chef de l’Etat lors de la crise de 2002, mais depuis, leur sentiment a changé. Marc Ravalomanana est peut-être un ingrat, mais surtout, il ne veut être l’obligé de personne. Lors de sa première visite à Fianarantsoa en 2002, juste après la crise, l’homme n’a pas évoqué le rôle central des Fianarois dans le triomphe de sa cause et n’a adressé aucun mot de remerciement à la foule. Lors de sa seconde visite en 2003, des Fianarois ayant arboré des banderoles défendant le chef de province Pety Rakotoniaina, Marc Ravalomanana les a rangés parmi « les derniers de l’île ». Il est sûr déjà que lors du prochain scrutin présidentiel, les Fianarois tourneront le dos à celui qui n’a pas reconnu le service qu’on lui a rendu en 2002. Le mot d’ordre qu’on se transmet de bouche à oreille et cette fois celui-ci : « Votons pour les nôtres ». Le 3 décembre, les suffrages vont surtout aller vers Pety Rakotoniaina et Herizo Razafimahaleo. 

La rédaction   du gdi 26-10-2006