Présidentielle : vers une candidature unique en 2007 !

A son corps défendant de se positionner déjà pour la prochaine course à la magistrature suprême, la SPDUN a toutefois ses maux à dire.

Deux semaines après son premier rendez-vous de l'année avec les journalistes qui s'est tenu au Hilton, la SPDUN a de nouveau convié la presse hier, à l'hôtel Panorama. Au menu, le dossier qu'on mijoterait contre leur chef, Lahiniriko Jean.

« C'est le chef de notre Institution », ont rappelé les Charles Randriamahefa, Mara Niarisy, Saina Michel et Reboza Julien. Avec à leurs côtés, les sénateurs Betina Bruno et Ramasy Adolphe. Pour sa part, le pasteur Richard Andriamanjato a pris place au premier rang de l'assistance. Contrairement à Manandafy Rakotonirina qui a quitté la salle, à l'issue de la réunion - à huis clos - précédant la conférence de presse.

Trafic d'influence

« Jusqu'à preuve du contraire, le MFM reste membre de la SPDUN qui regroupe des partis politiques et des parlementaires issus de divers horizons », a précisé Mara Niarisy. Outré par le mépris du pouvoir - exécutif s'entend - envers la première Chambre du Parlement. « Alors que constitutionnellement, c'est l'Assemblée nationale qui contrôle les actions du gouvernement », devait souligner Saina Michel. Avant de remettre sur le tapis, l'affaire Voninahitsy Jean Eugène. « Le tribunal n'ayant pas retenu les deux chefs d'inculpation d'extorsion de fonds et de menaces verbales pour lesquels, il y aurait eu cas de flagrance, il fallait demander au préalable, la levée de son immunité parlementaire pour le délit de trafic d'influence qui a entraîné sa condamnation », explique-t-il. Tout en (se) demandant « pourquoi le ministre n'a pas été inquiété ni enquêté, alors que le trafic d'influence suppose l'intervention de deux parties ».

Enquête

A propos d'enquête, Ramasy Adolphe de faire remarquer que « la déclaration du secrétaire d'Etat chargé de la sécurité publique n'a pas été suivie d'acte puisque aucune arrestation n'a été effectuée, un mois et demi après les actes de violence perpétrés sur la Place du 13 mai ». Nous avons « les photos, noms et adresses des casseurs et de ceux qui les ont payés », a-t-il encore assuré. Et d'annoncer que pour les besoins de l'enquête, ces éléments seront communiqués aux autorités. Faisant le parallèle avec l'attentat présumé du 10 janvier 2006 contre Magro Toamasina, Saina Michel de relever « la célérité de l'enquête et des arrestations par rapport aux événements du 17 décembre 2005 où le drapeau national, à travers l'écharpe tricolore des parlementaires, a été foulé au pied ».

C'est à l'image même du « peu de considération affiché à l'endroit de l'Assemblée nationale et de son président », enchaîne-t-il. Il en veut pour preuves, les portes ouvertes qui se sont heurtées au veto des autorités locales. « Sur ordre de qui ? », questionne Saina Michel. « D'après une conversation téléphonique entre le président Lahiniriko et le chef de l'Etat, c'est ce dernier qui a donné l'ordre au PDS et au chef de région », rapporte Mara Niarisy. Avant d'ajouter qu' « en dehors des députés, aucune autorité locale ni même un chef de service, n'est venu accueillir le président Lahiniriko Jean qui est pourtant le chef d'une Institution ».

Dossier

Concernant justement le numéro Un de la Chambre basse, le député Saina Michel de faire savoir qu' « un dossier serait en train d'être monté contre le président Lahiniriko Jean ». Qualifié par le député élu à Fénérive-Est de « Sarkozy malgache ». Est-ce à dire que l'intéressé serait le candidat de la SPDUN à la présidentielle de 2007 ? « Nous ne pouvons nous positionner par rapport à une élection dont on ne connaît même pas la date », rétorque Mara Niarisy. «

De toute façon, avec les persécutions - y compris financières - contre tout adversaire potentiel, on s'achemine vers une candidature unique puisque personne n'osera se présenter contre Ravalomanana, si ce n'est des candidats satellites qui ne seront que pour la forme », lâche Saina Michel. Est-ce là la démocratie à la malgache, s'interroge-t-il. En attirant l'attention sur le silence des bailleurs de fonds, des intellectuels, des cadres, de la classe politique Contrairement à la SPDUN qui n'a de cesse d'élever la voix.

Midi Madagasikara (Antananarivo)

28 Janvier 2005
Publié sur le web le 30 Janvier 2006

R.o.