CLASSE POLITIQUE.

La prolifération des appareils et états-majors est inversement proportionnelle à l’attrait de la chose politique auprès de l’opinion.

Faillite des partis et alliances !

A peine six du temps du Front National pour la Défense de la Révolution au sein duquel ils étaient obligatoirement regroupés et idéologiquement embrigadés, les partis politiques se comptent aujourd’hui par plusieurs dizaines. Depuis la libéralisation politique c’est-à-dire en l’espace de 16 ans, ils ont poussé comme des champignons pas toujours comestibles, même si leurs dirigeants s’efforcent de gaver leur monde de beaux discours et de mille promesses.

En tout cas, la croissance du nombre des membres de la classe politique est inversement proportionnelle à l’attrait de la chose politique au sein de l’opinion. La désaffection est telle que bon nombre de partis politiques ont disparu du microcosme. A titre définitif ou provisoire.

Disparition

    Outre l’effritement de leur audience, si tant est qu’ils en aient eu, certains partis n’ont pas survécu à la traversée du désert et/ou à la disparition de leur chef. A l’instar du MDC qui semble avoir été enterré avec Jean-Jacques Rakotoniaina. Idem pour le VTF (ex-VS Monima) qui n’a pas non plus fait long feu, après que l’ancien pompier, Tsihozony Maharanga s’est éteint. Le PSD est aussi dans le pétrin après la mort du boulanger Amédée Ramalason. Pour sa part, le CSDDM n’est pas près de renaître de ses cendres suite à l’incinération de Francisque Ravony. Même topo avec le Vonjy Iray Tsy Mivaky dont les membres se sont éparpillés après la disparition de Razanabahiny Marojama.

Moribonds

    De leur côté, quelques appareils, sans avoir été, du moins pas encore, rayés de la carte politique, sont aujourd’hui moribonds, même si leurs fondateurs sont toujours en vie. Il en est ainsi du MCDM de Alain Andriamiseza ; du VVSV de Daniel Ramaromisa ; de l’UDECMA/KMTP de Solo Norbert Andriamorasata ; de Safidy de Désiré Rakotoarijaona. Même chose pour Farimbona de Pierre Andrianantenaina qu’on n’entend plus qu’à travers sa radio. Ou encore de l’UNDD d’Emmanuel Rakotovahiny qui a été affaibli par son départ du pouvoir, mais aussi par celui de quelques membres de son état-major, pour ne citer que Charles Clément Séverin, établi depuis quelques années en France.

Alliés

    Les alliés et ex-alliés du pouvoir ne se portent pas mieux avec le parti de Clément Ravalison qui a perdu un peu sinon beaucoup de son …AME, après la démission du général Désiré Ramakavelo. Même le Master’s de Alain Ramaroson qui avait retiré son soutien à l’actuel locataire d’Ambohitsorohitra sans se solidariser entièrement avec l’ensemble de l’opposition, est loin d’être …maître du jeu politique. Idem pour la formation de Tovonanahary Rabetsitonta qui tarde à monter en …GRAD. Les choses ne sont pas mieux pour les « Mafana » qui laissent froid l’opinion, après la mort de Germain Rakotonirainy et le cavalier seul avec Tambatra de Pety Rakotoniaina. Situation délicate également pour le RPSD de Marson Evariste fortement affaibli par la dissidence de l’aile Voninahitsy Jean-Eugène qui broie elle-même du noir avec l’élimination politico-judiciaire de l’homme fort de Maintirano.

Mort lente

    Les rassemblements et groupements ainsi que les cercles de réflexion qui ont contracté le virus de la politique, sont aussi minés par la mort lente. C’est le cas du CEADAM de Ranaivo Louis de Gonzague ; du CERES de José Andrianoelison ; du GRAP de Pierrot Rajaonarivelo ; du RDVR de Jean Claude Raherimanjato ; du Hery Miara-dia des nostalgiques de 91 ; du Tranobe de Ny Hasina Andriamanjato dont le chantier n’a même pas commencé ; du KMMR de on ne sait plus qui, cinq ans après. L’unité des 3 FN risque aussi de voler en éclats à l’approche de l’élection présidentielle, comme c’est déjà le cas pour le Firaisankinam-pirenena.

Parti…cules

    Face à cette faillite qui n’épargne pas de grands partis comme le TIM marqué par l’affaire Lahiniriko et l’Arema miné par ses querelles internes, quelques parti…cules gravitant dans le giron du pouvoir, comme Teza, Liaraike et AMF/3FM essayent de tirer leur épingle du jeu. Et ce, quoique leurs gesticulations soient loin de combler leur faible poids sur l’échiquier politique. C’est à la mesure du nombre de leurs élus à l’échelle nationale et à l’image des pirouettes de leurs dirigeants dont certains vont jusqu’à confondre changement de mentalité et retournement de veste.

Midi Madagascar 14/08/2006