Raharinirina Jacques Aimé et consorts : Viser le cinquième distributeur pétrolier
Inquiétée de leur sort après l’abrogation de Raharinirina Jacques Aimé, administrateur délégué de la Solima (voir notre édition d’hier de gdi), une bonne partie du personnel de cette société a fait, hier dans l’après-midi, au Motel d’Anosy, un tour de table de la conjoncture.
Ils s’étonnent de leur survie, et aussi du fait que le nouveau liquidateur
n’avait pris avec lui que …25 membres du personnel dont un seul cadre.
Dans ce sens, il est clair que le staff de l’ex-administrateur délégué est
également remercié. Ce sont MM Hubert Rakotomamonjy (DGA, chargé de
commercial), Voca Bruno (SG), Rajaonary Arthur (DAF), Totobe Rajaofetra (DRH)
ainsi que Beranto Alexandre et Serdo (tous deux, conseillers). Lors d’une réunion
en début du mois d’août dernier, M. Raharinirina a fait déjà l’objet
d’un ordre de quitter la Solima, d’abroger la nomination de son staff et
ensuite de procéder à une passation au nouveau liquidateur. Des «
recommandations » que l’intéressé n’avait pas accepté par respect du
statut portant création de la Solima.
Une clause de cette réglementation stipule clairement que ce sont les
actionnaires qui nomment le liquidateur. Ce qui n’est pas le cas actuellement.
Ainsi, Raharinirina Jacques Aimé refusait, depuis et jusqu’à ce jour,
d’effectuer un passage de relais au nouveau « patron » de la Solima. «
Respectant l’Etat de droit, j’ai expliqué mes raisons au ministre Jacquis
Rabarison, lors de notre rencontre à son bureau, à Ampandrianomby ce matin »
devait nous confier hier l’ancien A.D. de la Solima.
A part l’absence de cette passation, nous avons recueilli une autre
information qui n’est pas la moindre. L’équipe de Raharinirina Jacques Aimé
s’est déjà organisée en une nouvelle société dénommée «Phénix», mais
reste toujours en attente de l’agrément de l’Etat. Dans un terme direct et
franc, Hubert Rakotomamonjy de signaler que Phénix lance un défi pour être un
cinquième distributeur dans le secteur pétrolier à Madagascar : «Nous sommes
prêts, en disposant à la fois compétences et expériences en la matière,
tout en acceptant une collaboration avec l’Etat». Avec pertinence, M.
Raharinirina doutait l’existence d’un cartel, auprès des quatre
distributeurs en place.
Justement, comment expliquer que tous les quatre sociétés ont les mêmes prix,
dans leurs stations respectives, alors que certaines importaient moins chères
que d’autres ? Sauf qu’il y ait quelque part une entente ou un « deal »,
ce qui n’est pas loin d’un cartel. De plus, les pratiques de ces quatre
distributeurs ne reflètent pas les principes de la libéralisation et de la
libre concurrence.
Pour Hubert Rakotomamonjy et Arthur Rajaonah : « Loin d’être xénophobe, Phénix
foncera dans ce circuit pour le bien des Malgaches et pour sauver l’avenir du
personnel déflaté de l’ancienne Solima. Il faut casser le cartel ! Et nous
demandons dans ce sens l’appui et le soutien du pouvoir en place. Nous sommes
prêts à présenter un contrat programme avec le gouvernement ».