Amnistie :Ratsiraka a implicitement reconnu Ravalomanana, selon le MFM

Après l’appel lancé par le maire de Toamasina, Roland Ratsiraka, sur la nécessité d’une amnistie générale, le responsable du MFM dans les relations extérieures, Seramila Beza, est persuadé que par son neveu interposé, l’Amiral a implicitement reconnu le Président Ravalomanana. « Par ses déclarations, le maire de Toamasina suggère une amnistie sans transition, c’est-à-dire une amnistie sans changement de gouvernement, contrairement à ce qu’avance le CRN, qui exige une réconciliation nationale et la mise en place d’un gouvernement de transition », explique Seramila Beza

« D’ailleurs, Roland Ratsiraka, en faisant publiquement cette déclaration, tue en quelque sorte cette stratégie du CRN dans l’œuf, en proposant un tout nouveau schéma », poursuit ce membre du bureau du MFM. Bien entendu, ces spéculations sont théoriques, mais elles ont quand même leur fondement, si on suit le fil des événements.

Grâce

« Rappelez-vous que le Président Ravalomanana avait annoncé publiquement à Antsiranana qu’il allait accorder une amnistie générale, décision qui a été contredite par les députés TIM une fois qu’il était revenu à Antananarivo. Puis, il a accordé une grâce présidentielle, qui relevait de ses prérogatives. Je pense qu’il voulait personnellement le faire, mais qu’il y avait la crainte du courroux des Tananariviens, entièrement montés contre Ratsiraka. Avec cette récente déclaration du neveu de l’Amiral, qui a en quelque sorte valeur d’aveu public de la part de ce dernier, la pilule sera plus facile à avaler », soutient Seramila Beza. Celui-ci relie d’ailleurs les visites successives de hautes personnalités étrangères à sa théorie.

Liées

« Abdoulaye Wade, Jacques Chirac, puis Abdou Diouf, je pense que toutes ces visites ne se sont pas faites au hasard, elles sont liées », analyse-t-il. En tout cas, la déclaration de Roland Ratsiraka ne sera pas restée lettre morte, elle a suscité des remous dans le microcosme politique. En effet, on affirme que les investisseurs ne se pressent pas au portillon, car ils sont dans la crainte d’une alternance mouvementée s’il n’y a pas de réconciliation nationale. Dans cette analyse du MFM, l’interrogation se pose au niveau du degré de compréhension de la population quant à une amnistie éventuelle. Dans son ensemble, la population malgache serait-elle prête à voir revenir les anciens dirigeants, et si oui, est ce que cela entraînerait réellement une stabilité politique? La question, jusqu’à maintenant, n’a pas trouvé de réponse…

B.A

Midi Madagascar 210904